Israël a libéré 26 prisonniers palestiniens

Le président palestinien Mahmoud Abbas, entouré de certains des prisonniers libérés, mercredi 14 août. - -
Israël a libéré, tôt ce mercredi, 26 prisonniers palestiniens à quelques heures de la reprise des négociations de paix à Jérusalem, tout en accélérant la colonisation en territoire occupé.
Onze prisonniers ont été conduits en Cisjordanie, depuis la prison israélienne d'Ofer, près de Ramallah, à bord d'un convoi de quatre véhicules de l'Autorité palestinienne, escorté par la police. Dans le même temps, un autre groupe de quinze prisonniers était acheminé vers la bande de Gaza depuis la prison d'Ayalon, près de Tel-Aviv.
Accueillis par Mahmoud Abbas
Ces quinze ex-détenus ont pénétré dans la bande de Gaza à 1h40 locale. Au même moment, onze autres ex-prisonniers sont arrivés à Ramallah, en Cisjordanie, où ils ont été accueillis par le président Mahmoud Abbas et des milliers de personnes enthousiastes.
"C'est le premier groupe", a déclaré le président palestinien au cours d'une cérémonie de bienvenue organisée au quartier général de l'autorité palestinienne de la Mouqataa. "Nous allons continuer jusqu'à la libération de tous les prisonniers (palestiniens) des prisons israéliennes", a-t-il lancé.
Accélération de la colonisation
Ces libérations sont intervenues après le rejet par la Cour suprême israélienne d'un appel contre l'élargissement des 26 détenus palestiniens présenté par Almagor, une association des victimes israéliennes.
Au total, 104 détenus condamnés doivent être relâchés au cours des neuf mois de négociations de paix prévus entre Israéliens et Palestiniens.
Ce début de libérations suit l'annonce par Israël d'un coup d'accélérateur à la colonisation avec un feu vert donné à la construction de 942 logements à Jérusalem-Est annexée, provoquant la fureur des Palestiniens.
La municipalité de Jérusalem a confirmé que le projet de construction dans le quartier de colonisation de Gilo à Jérusalem-Est avait franchi une nouvelle étape avec "l'autorisation du ministère de l'Intérieur" tout en soulignant qu'il s'agit de la poursuite "d'un projet de développement annoncé il y a deux ans".
"Provocation"
"C'est une décision terrible qui relève de la provocation envers les Palestiniens, les Américains et le monde entier qui s'opposent tous à la poursuite de la colonisation", a pour sa part affirmé Yossef Pepe Alalu, maire adjoint de Jérusalem et conseiller municipal au nom de l'opposition de gauche.
"La colonisation menace de provoquer l'effondrement des négociations avant même qu'elles débutent", a dit quant à lui un haut responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo.
Déjà dimanche, le gouvernement israélien avait donné son feu vert à la construction de 1.187 logements en Cisjordanie et dans plusieurs quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a mené de nombreuses missions dans la région avant d'obtenir l'accord des parties à relancer les négociations, a de nouveau jugé "illégitimes" les colonies.