Irak : un nouvel attentat remet en cause la stabilité du pays

En Irak ce jeudi, au moins 45 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et 205 blessées dans des attentats contre la communauté chiite et les forces de l'ordre.
Il s'agit de la deuxième série d'attaques visant les chiites en l'espace de trois jours, et de la plus meurtrière depuis deux mois. Mardi, au moins 12 personnes avaient péri et 50 avaient été blessées dans des attentats près de lieux de culte chiites à Bagdad.
Dans la ville de Hilla, à 95 km au sud de Bagdad, deux bombes ont explosé jeudi au passage d'un groupe de pèlerins chiites, tuant 33 personnes et blessant 166 autres, selon un nouveau bilan de sources médicale et policière.
Dans la ville sainte chiite de Kerbala, un peu plus au sud, une voiture piégée a explosé sous un pont, tuant cinq personnes et en blessant 13 autres, selon un porte-parole de la la police et un médecin.
Violences quasi-quotidiennes
Par ailleurs, une attaque à la voiture piégée contre une patrouille militaire à Fallouja, à l'ouest de Bagdad, a fait trois morts parmi les militaires. Trois autres soldats et quatre civils ont été blessés. A Mossoul (nord), un policier et un civil ont été tués et deux policiers blessés dans une attentat similaire visant une patrouille de police, selon des sources médicales et sécuritaires.
Chaque année, des millions de chiites convergent vers Kerbala pour les célébrations de l'Achoura commémorant le martyre de l'imam Hussein -petit-fils du prophète Mahomet, tué en 680 à Kerbala--, qui ont culminé dimanche. Des pèlerins de tout l'Irak continuent de se rendre ensuite vers Kerbala lors des 40 jours de deuil suivant l'Achoura.
Surtout les attentats de cette semaine remettent une fois de plus en question la capacité des forces de sécurité à assurer la stabilité du pays, qui se remet à peine d'un sanglant conflit interconfessionnel.
Les violences sont quasi-quotidiennes en Irak, même si elles ont considérablement diminué depuis le conflit confessionnel de 2006-2008. Les Etats-Unis avaient retiré en décembre 2011 leurs dernières troupes d'Irak après une présence de près de neuf ans.