Irak: des attentats font 50 morts à la veille des dix ans de l'invasion

La carcasse d'une voiture explosée lors d'un attendant à la bombe, le 19 mars, à Bagdad. - -
A la veille du dixième anniversaire de l'invasion américaine qui renversé le régime de Saddam Hussein, la situation en Irak reste hautement instable.
Mardi, au moins 50 personnes ont été tuées lors d'une nouvelle série d'attentats visant la communauté chiite. La situation a poussé le gouvernement à reporter de "six mois au maximum" dans deux provinces majoritairement sunnites les élections provinciales prévues le 20 avril.
Ninive et Anbar sont le théâtre depuis fin décembre de manifestations qui réunissent chaque vendredi plusieurs milliers de sunnites, furieux de la "marginalisation" dont ils s'estiment victimes de la part du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki.
Journée la plus sanglante depuis le 9 septembre
Les attaques de mardi, pour la plupart perpétrées au moyen de voitures piégées, ont blessé 174 personnes. C'est la journée la plus sanglante depuis le 9 septembre dernier, où 76 personnes avaient péri dans des violences.
Dès que les détonations ont résonné dans la capitale, la police et l'armée, dont les barrages sont érigés un peu partout dans Bagdad, ont renforcé leurs contrôles. Au total, quinze voitures piégées, un attentat commis à l'aide d'un engin improvisé et plusieurs assassinats ciblés ont ensanglanté le pays. Les quartiers de Sadr City, Machtal, Zafraniya, Bagdad Jadida, Kazimiya, Chouala, Saïdiya et Mansour, mais aussi la ville d'Iskandariya, à 50 km au sud de la capitale, ont été touchés.
A en croire les autorités, le bilan aurait pu être bien pire. Les forces de sécurité ont assuré avoir arrêté dans la journée 26 activistes équipés de dizaines d'engins explosifs qu'ils comptaient faire exploser dans Bagdad.
Attaque spectaculaire contre le ministère de la Justice en plein Bagdad
Cette vague d'attentats n'a pas été revendiquée, mais les groupes insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, s'en prennent régulièrement à la communauté chiite, à la police et à l'armée.
La violence n'a pas reflué ces dernières semaines, alors que l'Irak s'apprête à marquer dans la plus grande discrétion le dixième anniversaire de son invasion par une coalition emmenée par les Etats-Unis.
La semaine dernière, 87 personnes ont péri dans des attentats. Et jeudi dernier, des hommes armés sont parvenus à mener une attaque spectaculaire contre le ministère de la Justice en plein Bagdad. L'explosion de trois voitures piégées et l'assaut contre le bâtiment ont fait 30 morts, selon le ministre de la Justice.