Coronavirus MERS: ces Saoudiens qui embrassent leurs dromadaires

En réponse aux mesures mettant en garde contre les dromadaires dans la transmission du coronavirus MERS, les Saoudiens posent fièrement avec leurs animaux. - -
Ils défendent leurs dromadaires coûte que coûte. En Arabie Saoudite, premier foyer du coronavirus MERS, où cette infection des poumons continue de sévir après avoir fait 175 morts, les propriétaires de dromadaires ont décidé de monter au créneau contre les accusations visant leurs animaux.
Selon certains chercheurs, le chameau serait en effet à l'origine de la transmission de cette maladie à l'homme. Des conclusions qui ont poussé le gouvernement saoudien à lancer, la semaine dernière, une campagne incitant la population à stopper sa consommation de viande de dromadaire crue ou de lait de chameau non-pasteurisé, et recommandant de ne pas s'approcher de ces animaux sans gants ou masque, rapporte le Washington Post.
Bisous et câlins
Non convaincus par ces mises en garde, des Saoudiens ont lancé depuis quelques jours un mouvement de protestation sur Twitter, en postant des photos les montrant en train d'embrasser fièrement et sans crainte leur dromadaire. Le geste n'est pas anodin puisque selon des chercheurs de l'Université de médecine vétérinaire de Vienne, la concentration élevée de virus retrouvée sur les muqueuses nasales et conjonctives de certains dromadaires suggère une transmission "probable" à l'homme par contact avec ces zones, en particulier à travers les écoulements nasaux.
Dans une vidéo postée sur Youtube le 10 mai et vue plus de 28.000 fois à ce jour, un propriétaire de dromadaires demande même à l'un de ses animaux de lui éternuer au visage pour montrer qu'il n'y a pas de risque, selon une traduction du site Gulf News.
Importante source de revenus
Cet attachement des Saoudiens pour le camelidé n'a rien d'étonnant. L'Arabie Saoudite compterait en effet près de 900.000 dromadaires, qui, au-delà de leur popularité, représentent une source de revenus pour de nombreuses personnes.
Le coronavirus MERS est considéré comme un cousin, plus mortel mais moins contagieux, du virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003. Comme lui, il provoque une infection des poumons, et les personnes touchées souffrent de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires. A la différence du SRAS, il génère aussi une défaillance rénale.