Au Moyen-Orient, la guerre aurait fait baisser la pollution de l'air

Un coucher de soleil sur Bagdad, en Irak, le 27 octobre 2002. - Patrick Baz - AFP
C'est une conséquence inattendue de l'horreur. Et pourtant, elle a quelque chose de positif: dans plusieurs pays du Moyen-Orient touchés par la guerre, des soulèvements populaires ou encore par des crises économiques, les niveaux de pollution de l'air ont été considérablement modifiés. C'est une nouvelle étude scientifique, publiée dans la revue Science Advances et relayée par The Guardian, qui révèle le tout. Explications.
"Nous avons découvert que la géopolitique et les conflits armés au Moyen-Orient ont modifié de manière drastique les émissions de pollution", résume le professeur Jos Lelieved, directeur de l'Institut pour la chimie Max Planck en Allemagne, et qui a conduit les recherches en question.
De 20 à 50% de polluants en moins dans l'air
Ainsi, depuis 2010 et après le Printemps arabe, plusieurs villes majeures de Syrie, de Palestine, d'Irak ou encore d'Egypte ont vu leurs taux de dioxyde d'azote (NO2) contenus dans l'air baisser de 20 à 50%. Une chute importante, alors que leurs niveaux n'avaient eu de cesse d'augmenter de manière constante depuis le début des années 90.
"De 2005 à 2010, le Moyen-Orient a été une régions du monde qui comptait le plus forte progression des émissions de polluants dans l'air. Tout comme dans l'est de l'Asie. C'était lié à la croissance économique dans de nombreux pays", a également commenté le chercheur. "Cependant, c'est la seule région où cette tendance à la hausse a été interrompue, avant de connaître un très fort déclin."
Dans la même veine, il a été observé que le soulèvement de l'Etat islamique (Daesh) en Irak depuis 2013 a conduit à une baisse substantielle du dioxyde d'azote (NO2) à Bagdad et dans le centre du pays.