Migrants du Lifeline: le président de la Cimade déplore le manque de solidarité européenne

Une aide bienvenue, mais tardive. C'est ainsi que Christophe Deltombe, président de la Cimade, une association qui vient en aide aux migrants, a qualifié la main tendue d'Emmanuel Macron ce mardi. Le président a annoncé lors d'une conférence au Vatican qu'une partie des migrants du Lifeline, le bateau affrété par l'ONG du même nom, seraient accueillis par la France.
"Je dirai 'ouf' pour ces migrants, mais c’est quand même un peu triste de voir à quel point le niveau de solidarité européen est tombé bas", déplore Christophe Deltombe sur notre antenne.
Le dirigeant de l'association rappelle que le bateau, qui devrait finalement accoster à Malte, est coincé en mer "depuis une semaine", "avec à son bord des personnes qui sont dans des conditions sanitaires épouvantables"; "enfin, on a une première proposition". Le Portugal et l'Italie se sont également portés volontaires pour accueillir une partie des 233 migrants transportés par le navire.
"Un délit de solidarité au niveau international"
En annonçant l'accueil d'une partie des migrants, Emmanuel Macron a également fustigé l'action de Lifeline, qui a selon lui ""agi en contravention de toutes les règles". De même, le gouvernement maltais a annoncé dans un communiqué que si le Lifeline arrivait sur l'île, il enquêterait et prendrait des mesures contre le navire. Une position que regrette Christophe Deltombe:
"C’est un délit de solidarité au niveau international. Vous venez sauver des personnes et on vous sanctionne parce que vous les sauvez", s'agace-t-il, condamnant "les réglementations qui sont édictées pour des besoins de politique interne et souvent très populistes".
Christophe Deltombe appelle à "régler ces problèmes au niveau européen", avec une "concertation a priori, pas au coup par coup". En tout, six pays européens ont accepté de prendre en charge les migrants du Lifeline, selon l'AFP. Emmanuel Macron a évoqué "quelques dizaines d'individus par pays".