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Les rebelles affirment avoir détruit à un hélicoptère à Damas

LES REBELLES AFFIRMENT AVOIR ABATTU UN HÉLICOPTÈRE À DAMAS

LES REBELLES AFFIRMENT AVOIR ABATTU UN HÉLICOPTÈRE À DAMAS - -

par Khaled Yacoub Oweis et Oliver Holmes AMMAN/ALEP (Reuters) - Les rebelles syriens ont affirmé lundi avoir abattu un hélicoptère de l'armée de...

par Khaled Yacoub Oweis et Oliver Holmes

AMMAN/ALEP (Reuters) - Les rebelles syriens ont affirmé lundi avoir abattu un hélicoptère de l'armée de Bachar al Assad qui bombardait le quartier de Djobar, à Damas, où d'intenses combats ont éclaté.

La télévision officielle syrienne indique pour sa part qu'un hélicoptère s'est écrasé dans la capitale, sans préciser les circonstances.

Touché par un projectile lors d'un violent échange de tirs entre insurgés et forces syriennes, l'appareil a pris feu et s'est écrasé dans une ruelle du quartier résidentiel de Kaboun (nord-est), voisin de celui de Djobar, selon les témoins.

Des images vidéos tournées par des opposants montrent un hélicoptère en flammes s'abattant au sol, tandis que retentissent des "Allah Akbar !".

"Il volait au-dessus de la partie est de la ville et a tiré toute la matinée. Les rebelles ont tenté de le toucher pendant une heure, ils ont finalement réussi", a déclaré Abou Bakr, un militant du quartier, joint par Reuters via Skype.

De violents combats ont éclaté dans les faubourgs est de la capitale après la chute de l'hélicoptère, selon les opposants.

L'armée syrienne, épaulée par des hélicoptères, avait commencé dès dimanche soir à tirer des roquettes et des rafales de mitrailleuse sur les quartiers ouvriers sunnites de Djobar, Zamalka et Irbine, en périphérie est de Damas.

Selon des militants de l'opposition, au moins 32 personnes ont été tuées lundi dans l'offensive menée par l'armée dans la banlieue de Damas. Six des victimes ont été tuées à Djobar.

Des images diffusées par l'opposition montrent 20 corps, dont ceux de trois enfants, gisant sur le sol d'une mosquée près de Zamalka. Les autres victimes ont été tuées lors du bombardement par l'armée des quartiers résidentiels d'Irbin, Harasta, Kfar Batna et Muleiha.

Selon les militants, cette vague de bombardements a été déclenchée par une attaque rebelle qui a coûté la vie à un tireur embusqué près d'un carrefour à Djobar, à proximité d'un stade transformé en base militaire par les forces loyalistes. Un autre sniper a été capturé.

"L'armée d'Assad s'est vengée en arrêtant arbitrairement 100 personnes à Djobar. Les hélicoptères ont largué des tracts en ordonnant de livrer ce que le régime décrit comme des terroristes ou de s'exposer à des représailles", a déclaré Abou Omar, un commerçant joint par téléphone.

"SANG SUR LES MAINS"

Cité par l'agence de presse iranienne, le ministre syrien pour la Réconciliation nationale a dénoncé un complot ourdi par Israël et les Etats-Unis et a rendu hommage à l'Iran pour son soutien indéfectible.

"Nous sommes confrontés à des parties armées qui agissent dans le cadre d'un complot américano-israélien et nous allons les détruire parce qu'ils essaient d'abaisser la Syrie en provoquant des conflits internes et tribaux", a déclaré Ali Heidar.

"Les Etats-Unis et Israël ont des plans qui sont mis en oeuvre via le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie", a-t-il ajouté.

A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a demandé l'ouverture d'une enquête après le massacre commis à Daraya, dans la banlieue de Damas, qui aurait fait plus de 300 morts selon l'opposition.

"La France est profondément choquée par la découverte des charniers dans la localité de Daraya et ce qui apparaît comme un massacre de civils", peut-on lire dans un communiqué.

"Elle rappelle que les responsables d'exactions auront à rendre des comptes et qu'aucun avenir ne peut être envisagé en Syrie pour les responsables qui ont du sang sur les mains."

Dimanche, des opposants ont dit avoir découvert près de 320 cadavres, dont des femmes et des enfants, dans des maisons et dans des caves de la ville. Selon les insurgés, les victimes ont été exécutées de manière sommaire par les soldats lorsqu'ils ont repris le contrôle de la ville, maison par maison.

En raison des restrictions imposées par le régime syrien sur les médias qu'il ne contrôle pas, ces informations fournies par les opposants du président Bachar al Assad n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Par ailleurs, le caméraman turc Cuneyt Unal, porté disparu depuis la semaine dernière, est apparu lundi dans une vidéo diffusée par la télévision d'Etat syrienne dans laquelle il affirme avoir été enlevé par des soldats de l'armée régulière à Alep

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Au moins 17 journalistes ont trouvé la mort en Syrie depuis le début du soulèvement populaire contre le régime de Bachar al Assad, mi-mars 2011.

Au total selon l'Onu, plus de 18.000 personnes ont été tuées dans les affrontements entre l'opposition syrienne, majoritairement sunnite, et les forces du régime de Bachar al Assad, issu de la minorité alaouite.

Jean-Philippe Lefief, Jean-Stéphane Brosse et Marine Pennetier pour le service français