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Les Palestiniens tournent "la page noire de la division"

Palestiniens fêtant la réconciliation du Fatah et du Hamas en manifestant à Ramallah, en Cisjordanie. Les dirigeants du Fatah et du Hamas ont conclu mercredi au Caire un accord de réconciliation qui vise à mettre fin à quatre ans de rivalité parfois viole

Palestiniens fêtant la réconciliation du Fatah et du Hamas en manifestant à Ramallah, en Cisjordanie. Les dirigeants du Fatah et du Hamas ont conclu mercredi au Caire un accord de réconciliation qui vise à mettre fin à quatre ans de rivalité parfois viole - -

Les dirigeants du Fatah et du Hamas ont conclu mercredi au Caire un accord de réconciliation visant à mettre fin à quatre ans de rivalité, parfois violente, entre les deux organisations palestiniennes.

"Nous avons tourné à jamais la page noire de la division", s'est félicité Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, lors de la cérémonie organisée dans la capitale égyptienne pour la signature de l'accord.

"Nous annonçons la bonne nouvelle en Egypte, pays qui a toujours assumé ses responsabilités nationales et historiques à l'égard des Palestiniens. Nous sommes maintenant réunis pour proclamer notre désir d'unité", a-t-il ajouté.

Un incident protocolaire est toutefois venu perturber l'événement. Il s'agissait de savoir si Khaled Méchaal, chef de file du Hamas, devait s'asseoir sur le podium aux côtés de Mahmoud Abbas, ou plus bas, parmi les délégués palestiniens.

"La querelle a duré toute la nuit, mais il semble que Méchaal ait accepté de ne pas être sur le podium pour ne pas compromettre les célébrations", a-t-on déclaré de source palestinienne au Caire.

Le leader du mouvement islamiste est finalement monté sur le podium pour prononcer son discours après celui du président de l'Autorité palestinienne.

LE HAMAS OU LA PAIX

"Il s'agit d'un moment historique qui traduit le réel désir des Palestiniens. Le peuple a pris l'initiative pour retrouver son unité", a quant à lui souligné Mourad Mouafi, chef des services de renseignement égyptiens, qui ont joué les médiateurs.

Nabil Chaath, membre de la direction du Fatah de Mahmoud Abbas, avait annoncé la signature de l'accord avant même la cérémonie. Selon Nabil Abou Rdaïnah, le texte a été signé par Azzam al Ahmad pour le Fatah et par Moussa Abou Marzouk pour le Hamas. On ignore pourquoi Mahmoud Abbas et Khaled Méchaal ne l'ont pas fait eux-mêmes.

L'accord, annoncé le 27 avril au Caire, prévoit la formation d'un gouvernement intérimaire composé d'experts sans étiquette et la tenue d'élections dans le courant de l'année en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, dont le Hamas s'est emparé par les armes en juin 2007.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a depuis sommé le Fatah de choisir entre la paix et le Hamas, dont la charte prône toujours la destruction de l'Etat hébreu, et a suspendu le versement des taxes collectées au nom de l'Autorité palestinienne.

Reçu mercredi à Londres, il a parlé de "coup terrible porté au processus de paix et de grande victoire pour le terrorisme". Benjamin Netanyahu est attendu jeudi à Paris.

Les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, ont quant à eux réagi avec prudence.

Le département d'Etat a fait savoir lundi qu'Hillary Clinton s'était entretenue avec Salam Fayyad, chef du gouvernement palestinien, et avec son homologue israélien.

"Si un nouveau gouvernement palestinien est formé, nous évaluerons cela suivant sa composition", a par ailleurs déclaré Mark Toner, porte-parole du département d'Etat, rappelant que le Hamas devait renoncer à la violence, reconnaître le droit à l'existence d'Israël et les accords conclus dans le cadre du processus de paix.

Par Maroua Aouad, Pierre Sérisier et Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser