BFMTV
International

Les familles des otages français au Sahel sortent du silence

-

- - -

Après 700 jours de captivité, les familles des 4 otages français retenus au Sahel ont décidé de changer de stratégie et de se faire entendre. « Leurs chances de survie s’amenuisent, explique la sœur de l’un d’eux sur RMC, donc il faut à tout prix qu’on ne les oublie pas ».

Voilà 700 jours qu’ils sont retenus dans le désert. Pierre Legrand, Marc Ferret, Thierry Dol et Daniel Larribe ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010 au Niger par Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Depuis, deux autres Français, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés le 24 novembre 2011 au Mali, sont venus s’ajouter à la liste.
Ces 700 jours, les familles des otages les ont trouvés invivables, aussi ont-elles ont décidé cette semaine de sortir de leur silence. Si elles avaient préféré rester discrètes jusqu’à présent, pour ne pas gêner les négociations, elles ont finalement changé de stratégie face à l’absence de résultat.
Samedi 15 septembre, un rassemblement sera organisé au parc Tronchet de Meudon, dans les Hauts-de-Seine, la commune de résidence de l’un des otages.

« Il faut à tout prix qu’on ne les oublie pas »

« On vit tous les jours dans l’incertitude et l’attente, mais ce qui nous tient, c’est qu’ils comptent sur nous, explique Christine Cauhapé, la sœur de Marc Ferret, l’un des otages. Donc on tient malgré tout, on pense constamment à lui, partout, on l’emmène partout, même la nuit puisqu’on ne dort pas, ou très peu ».
Au début du mois de juillet, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait indiqué avoir « toutes les raisons de penser qu’ils sont en vie », information déjà apportée un mois plus tôt par le président nigérien qui affirmait qu’ils étaient tous « vivants et en bonne santé ». Mais Christine Cauhapé s’inquiète pour l’avenir : « Beaucoup de temps a passé, leurs chances de survie s’amenuisent, leur état physique et moral ne doit pas être très bon non plus, donc il faut à tout prix qu’on ne les oublie pas ».

« Leurs exigences seront de plus en plus dures à remplir »

Leur libération, pourtant, est loin d’être acquise. Pour le consultant Jean-Charles Brisard, spécialiste des questions de terrorisme, la situation politique locale y est pour beaucoup. « La situation créée par la poussée des islamistes au Nord du Mali, où on a laissé se créer un véritable Etat islamiste, a contribué à renforcer les groupes terroristes, et en particulier AQMI qui est très présent dans la région. Aujourd’hui, cette situation locale renforce ces groupes, et il est évident que ça a un impact sur les négociations. Ca les rend beaucoup plus difficiles, et leurs exigences seront de plus en plus difficiles à remplir. »

La rédaction, avec Roxane Pour Sadjadi