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Les électeurs britanniques sanctionnent les Lib Dem

Le chef de file des libéraux démocrates britanniques, Nick Clegg. Les Lib Dem ont payé dans les urnes leur soutien à la coalition au pouvoir emmenée par les conservateurs, les premiers résultats des élections locales de jeudi en Grande-Bretagne montrant u

Le chef de file des libéraux démocrates britanniques, Nick Clegg. Les Lib Dem ont payé dans les urnes leur soutien à la coalition au pouvoir emmenée par les conservateurs, les premiers résultats des élections locales de jeudi en Grande-Bretagne montrant u - -

Les libéraux démocrates ont été sanctionnés dans les urnes, jeudi lors des élections locales en Grande-Bretagne, payant leur rôle dans la politique d'austérité menée par la coalition au pouvoir emmenée par les conservateurs.

Le dépouillement n'est pas terminé mais selon les résultats connus à 05h00 GMT vendredi et diffusés par la BBC, les travaillistes gagnaient 295 sièges de conseillers municipaux tandis que les libéraux démocrates en perdaient 236 et les conservateurs deux. Il y avait plus de 8.000 sièges en jeu.

Selon la BBC, les conservateurs ont recueilli 35% des suffrages au plan national, le Labour 37% et les Lib Dem 15%, leur plus mauvais score depuis 1988.

En Ecosse, le Parti national écossais (SNP) a enregistré des gains importants au Parlement écossais, ce qui ouvre des perspectives de tenue d'un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, unie depuis trois siècles à l'Angleterre.

"Nous avons pris une vraie raclée hier soir et il nous faudra en tirer les leçons", a déclaré à la presse le dirigeant Lib Dem et vice-premier ministre, Nick Clegg.

"Dans les parties du pays où le plan de réduction du déficit budgétaire que nous devons mettre en oeuvre suscite une véritable anxiété, il est évident que c'est sur nous que l'on en rejette la responsabilité."

Face à la déroute des Lib Dem, certains observateurs ont évoqué un possible éclatement de la coalition ou un éventuel assouplissement du programme d'austérité, mais les ministres Lib Dem et conservateurs ont rejeté cette perspective.

"A mi-mandat, les partis gouvernementaux souffrent aux élections locales, en particulier lorsqu'il s'agit de prendre des décisions très difficiles", a dit à Sky News Danny Alexander, secrétaire au Trésor et dirigeant Lib Dem.

ÉTROITE MAJORITÉ EN ÉCOSSE

La popularité du Lib Dem a plongé depuis qu'il a rejoint l'an dernier le gouvernement du conservateur David Cameron, créant la première coalition gouvernementale en Grande-Bretagne depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette déconfiture pourrait avoir un impact direct sur Nick Clegg, mais le secrétaire Lib Dem à l'Energie, Chris Huhne, a dit à la BBC qu'il n'était pas opportun de changer de dirigeant.

Des tensions entre les Lib Dem et les Tories risquent toutefois de rendre plus difficile le travail du gouvernement. De nombreux Lib Dem reprochent aux conservateurs d'avoir fait d'eux les boucs émissaires des mesures d'austérité.

Ils accusent aussi leurs partenaires conservateurs d'avoir en sous-main sapé la campagne en faveur du référendum organisé jeudi sur une réforme du système électoral chère aux Lib Dem, mais à laquelle les conservateurs sont opposés.

Néanmoins, la plupart des observateurs doutent que l'un ou l'autre des partenaires de la coalition pousse à la rupture au risque de propulser au pouvoir l'opposition travailliste.

"Le Premier ministre a eu plusieurs occasions (...) de prendre ses distances avec une campagne dont l'objectif premier était d'attaquer sournoisement, de manière personnelle. Il ne l'a pas fait", a regretté l'ancien dirigeant Lib Dem Paddy Ashdown.

"La raison pour laquelle la coalition subsiste relève de l'intérêt national. Nous avons un travail à faire (...) Il n'est pas question de mettre fin à la coalition", a-t-il dit à la BBC.

D'après des sondages effectués avant le référendum, le changement du mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour, qui faisait l'objet de la consultation, devrait être rejeté, infligeant un nouveau revers au parti de Nick Clegg.

Ce jeudi était également l'occasion de renouveler les parlements d'Ecosse, d'Irlande et du Nord et du Pays de Galles.

D'après des projections de la BBC, en Ecosse, le SNP devrait obtenir une étroite majorité avec 65 sièges sur 129.

Par Jodie Ginsberg, avec Mohammed Abbas et Keith Weir, Jean-Stéphane Brosse, Bertrand Boucey et Nicole Dupont pour le service français, édité par Gilles Trequesser