Le verdict des Pussy Riot attendu ce vendredi

Les Pussy Riot - -
Elles sauront, ce vendredi, si elles iront en prison. Les trois membres de Pussy Riot, groupe punk et féministe, risquent une peine qui peut aller jusqu’à 7 ans, même si le 7 août dernier, le parquet avait requis une peine de trois ans, les accusant de vandalisme motivé par la haine ou l'hostilité envers la religion.
Les jeunes femmes avaient en effet pénétré le 21 février dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou pour y interpréter, vêtues de cagoules colorées et de jupes courtes, une « prière punk », chantant « Vierge Marie, chasse Poutine, chasse Poutine, chasse Poutine ! » et dansant sur l'autel de la cathédrale. Sauf que depuis, ce dernier a remporté l'élection présidentielle.
Le soutien de Madonna, Sting et Paul McCartney
Leur procès a fait les gros titres de la presse internationale et provoqué un tollé chez les opposants à Vladimir Poutine.Plusieurs gouvernements étrangers, des associations de défense des droits de l'homme ainsi que des artistes, à l'image de Sting, Madonna, Paul McCartney ou des Red Hot Chili Peppers, ont également plaidé en leur faveur.
Signe des tensions soulevées par le procès, des gardes du corps ont été attribués jeudi à la juge Marina Syrova, qui doit rendre le verdict, après des menaces proférées contre elle, ont affirmé les autorités.
« Un procès inéquitable »
« Je n'ai pas peur de l'imposture mal cachée d'un verdict dans ce soi-disant tribunal au prétexte qu'il peut me priver de ma liberté », avait déclaré au cours du procès Maria Aliokhina, 24 ans, l'une des accusées. « Personne ne pourra me prendre ma liberté intérieure », avait-elle ajouté. Les trois militantes, qui nient avoir été motivées par la haine religieuse, disent avoir voulu protester contre les liens étroits entre l'Eglise orthodoxe et l'Etat. Elles n'avaient particulièrement pas apprécié le soutien apporté à Vladimir Poutine lors de la campagne pour la présidentielle par le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Cyrille.
Leurs avocats ont estimé qu'elles n'avaient pas eu droit à un procès équitable et que le verdict sera « dicté par le Kremlin ». Les partisans de Vladimir Poutine démentent toute manipulation de la justice, jugeant que les jeunes femmes ont tenu des propos blasphématoires, destinés à leur propre promotion, et qu'elles devraient être punies pour cet « attentat prémédité contre l'Eglise ».
La communauté orthodoxe se montre quant à elle plutôt divisée sur cette affaire, même si elle considère majoritairement la performance anti-Poutine comme un acte blasphématoire. Le président Vladimir Poutine, conscient du fait qu'une lourde peine ne ferait que confirmer l'image d'intolérance peinte par les Pussy Riot, avait suggéré début août qu'il ne souhaitait pas que les militantes soient condamnées à de trop lourdes peines.
A Paris, une manifestation est organisée ce vendredi à midi et demi près du Centre Pompidou.