Le procès Pistorius bientôt révisé après l'appel du parquet?

Oscar Pistorius avait été reconnu coupable d'homicide involontaire et condamné par le tribunal de Pretoria à cinq ans de prison. - Werner Beukes - AFP
Le procès d'Oscar Pistorius, en prison depuis octobre pour avoir abattu sa petite amie en 2013, pourrait être révisé en 2015. Mardi, le parquet sud-africain a officiellement déposé son appel mardi, insatisfait de la condamnation du champion paralympique à 5 ans de prison, "choquante de légèreté".
"Nous annonçons aujourd'hui que le parquet national a interjeté appel à la fois du verdict et de la sentence", a indiqué son porte-parole Nathi Mncube, dans un communiqué.
Pistorius a échappé au verdict de meurtre
L'athlète sud-africain a été condamné par le tribunal de Pretoria à cinq ans de prison et reconnu coupable d'homicide involontaire sur sa compagne Reeva Steenkamp, en février 2013.
Il a commencé à purger sa peine en octobre, à l'issue de huit mois d'un procès fleuve, suivie avec passion par l'opinion publique.
Il a échappé au verdict de meurtre, passible de la perpétuité.
Incompréhension de l'opinion publique
L'"homicide involontaire" retenu finalement a suscité l'incompréhension d'un grand nombre de juristes en Afrique du Sud, et valu une volée de critiques à la juge Thokozile Masipa.
Le ministère public, soucieux de fixer la jurisprudence, n'a pas révélé les arguments de droit soulevés pour attaquer le jugement en appel. "L'appel du verdict est fondé sur un point de droit", a seulement dit Nathi Mncube dans son communiqué, précisant que les arguments du parquet avaient été transmis à la justice et étaient, dès lors, frappés du sceau du secret de l'instruction.
L'intention homicide, question centrale
Si la juge avait de bonnes raisons d'écarter la préméditation, selon les juristes -Pistorius a toujours nié avoir sciemment tiré sur sa petite amie-, personne ne comprend pourquoi elle a dédouané Pistorius de toute intention homicide, et retenu seulement la négligence. Lui-même affirme qu'il s'est crû victime d'un cambriolage.
Toute la question est de savoir si l'accusé, au moment de tirer avait conscience qu'il pouvait donner la mort. Si la réponse est "oui", alors le juge aurait dû rendre un verdict de meurtre. Or, dans ses attendus, la juge a elle-même estimé que Pistorius "savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu'il n'y avait aucun moyen de s'échapper pour la personne derrière la porte", semblant se contredire elle-même.