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« La tension est toujours très forte au Tibet »

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Ursula Gauthier, journaliste au Nouvel Observateur tout juste rentrée du Tibet, est revenue sur les émeutes de Lhassa.

Invitée mardi 5 août, la journaliste du Nouvel Observateur Ursula Gauthier, qui revient tout juste du Tibet où elle est probablement la seule journaliste à être entrée depuis les émeutes, a retracé le film des évènements qui ont secoué Lhassa au mois de mars dernier grâce aux témoignages qu'elle a recueillis sur place : « Au mois de mars, ce sont d'abord des moines qui sont sortis des monastères pour essayer de manifester, toujours à la même date du 10 mars car c'est la date anniversaire de l'exil du Dalaï-Lama, des émeutes à Lhassa en 1959 ».

« C'était donc une manifestation pacifique au début, les moines sont sortis, se sont fait matraquer par la police, qui est toujours très présente au Tibet. Petit à petit, le petit peuple de Lhassa, un peu des marginaux d'après ce qu'on m'a expliqué, des jeunes sans-emploi qui n'ont pas grand-chose à faire, qui sont un peu amers parce que la richesse que l'on voit à Lhassa ne retombe pas jusqu'à eux, ont pris fait et cause pour les moines qui se faisaient matraquer à la porte des monastères ».

« Ils ont commencé à plus ou moins caillasser les policiers qui étaient là, et tout à coup les policiers ont disparu. Il y a eu un vide des forces de l'ordre, qui a fait que tout le centre ancien de Lhassa s'est retrouvé pris par les émeutiers, et pendant 24 à 48 heures les émeutiers ont eu les mains libres à faire ce qu'ils voulaient. Très étonnant parce que pendant ce temps là, autour de Lhassa, les forces de l'ordre étaient là et elles tiraient déjà. On nous a dit que c'est une répression qui n'a pas été violente, ce n'est pas vrai. En même temps que la police se retirait du centre, elle était très très présente sur les pourtours et il y a eu les premiers morts dès la fameuse nuit du 14 mars. La police tirait sur les gens, dès qu'ils voyaient quelqu'un qui avait l'air suspect. Il y a des gens qui sont morts comme ça, juste parce qu'ils passaient par là ».

« Je suis allée à Lhassa il y a 3 semaines, et la tension est toujours très forte. Il n'y a plus d'émeutes mais une très forte tension car il y a une occupation militaire absolument visible et mise en scène. J'ai cherché des images là-bas, il n'y en a pas à cause de la terreur extraordinaire ».

Pour lire le reportage complet d'Ursula Gauthier, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co