La Maison Blanche secouée par une affaire de violences conjugales

Photo d'illustration - MANDEL NGAN / AFP
Deux employés de la Maison Blanche ont démissionné coup sur coup en raison d'accusations de violences conjugales de la part de leurs ex-femmes, un scandale qui éclaboussait ce vendredi l'entourage immédiat du président américain.
En particulier, le secrétaire général de la Maison Blanche John Kelly et la directrice de la communication de l'exécutif Hope Hicks sont pris dans la tourmente depuis la démission mercredi de l'ancien conseiller de Donald Trump, Rob Porter, accusé par deux ex-épouses d'agressions physiques et d'abus psychologiques. Son départ a été suivi par celui vendredi de David Sorensen, chargé de la rédaction de discours. Les deux hommes ont nié les allégations.
On reproche notamment à John Kelly, dont la Maison Blanche dément la rumeur d'une démission, d'avoir été au courant du passé sulfureux de Rob Porter, secrétaire du personnel de la Maison Blanche, et de l'avoir néanmoins laissé naviguer au plus proche de Donald Trump bien que son passif ne lui eut pas permis d'obtenir un feu vert complet à l'issue de la vérification de sécurité à laquelle se soumettent les employés du 1600 Pennsylvania Avenue.
Hope Hicks est quant à elle pointée du doigt pour la gestion de la communication autour de cette affaire, à savoir un long silence jusqu'à ce que les accusations ne soient rendues publiques, d'autant qu'elle entretenait une relation avec l'intéressé.
"Très bon travail"
Autant de zones grises qui soulèvent depuis quelques jours les interrogations sur le climat éthique et le recrutement au sein de la Maison Blanche. Interrogé vendredi sur le départ de Rob Porter, Donald Trump a affirmé avoir été "surpris" lorsqu'il a appris la situation "récemment".
"Mais nous lui souhaitons le meilleur. (...) C'est évidemment un moment difficile pour lui. Il a fait du très bon travail pendant qu'il était à la Maison Blanche", a souligné dans le Bureau ovale le milliardaire républicain, rappelant que son ancien conseiller "dit qu'il est innocent et je pense qu'il faut s'en souvenir".
"J'étais atterré quand j'ai appris les accusations à l'encontre de Rob Porter. J'ai appris les allégations d'abus conjugaux au moment où il a démissionné", a assuré pour sa part le vice-président Mike Pence, lors d'un entretien à NBC en Corée du Sud.
"Il n'y a pas de tolérance au sein de cette Maison Blanche ni de place en Amérique pour les abus conjugaux", a-t-il martelé.
Qui savait quoi?
Du côté de l'opposition démocrate, on déplore que la Maison Blanche ait attendu d'être dos au mur pour se décider à réagir.
"C'est alarmant que Rob Porter soit resté à un poste d'influence alors même que les révélations sur ses abus conjugaux étaient apparemment connus des proches collaborateurs de Donald Trump", a dénoncé la parlementaire démocrate du New Hampshire Ann McLane Kuster. "Nous devons savoir qui savait quoi, et quand", a-t-elle ajouté.
C'est exactement le genre de "détails" sur lesquels la Maison Blanche n'entend pas communiquer, a affirmé jeudi le porte-parole adjoint de l'exécutif, Raj Shah. Il a simplement souligné que John Kelly "n'a pas eu pleinement connaissance des accusations" avant le jour de la démission de Rob Porter.
Brûlure de cigarette
Pour Jennifer Willoughby, une ex-femme de Rob Porter qui se confiait à la chaîne CNN, l'accent mis sur les qualités professionnelles de son ex-mari fait partie de la problématique.
"Peut-on séparer le travail d'un homme de sa vie privée", a demandé Jennifer Willoughby, qui raconte avoir vécu dans un état de "terreur permanente" pendant sa vie commune avec Rob Porter.
Il est "inquiétant" que la préoccupation centrale devienne "quel était son travail". La vraie question, dit-elle, est qu'il s'agit "d'un homme dérangé qui a des problèmes qui requièrent de l'aide".
L'ex-épouse de David Sorensen, plume de la maison blanche, a affirmé au Washington Post qu'il lui avait notamment brûlé la main avec une cigarette et l'avait poussée violemment contre un mur.