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L'organe de surveillance de la CPI demande une enquête pour une "faute présumée" de son procureur

Le procureur général de la Cour pénale international Karim Khan dans une déclaration en Colombie en octobre 2021.

Le procureur général de la Cour pénale international Karim Khan dans une déclaration en Colombie en octobre 2021. - DANIEL MUNOZ / AFP

Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a fait savoir qu'il "poursuivra ses fonctions" malgré la décision prise par la présidence de l'Assemblée des États Parties de solliciter une enquête le concernant.

La présidence de l'Assemblée des États Parties, l'organe de surveillance de la Cour pénale internationale, a annoncé lundi solliciter une enquête externe concernant "une faute présumée du Procureur" de la CPI, Karim Khan.

"Compte tenu des circonstances particulières de cette affaire, y compris des perceptions de conflits d'intérêts potentiels et futurs, le MCI (Mécanisme de contrôle indépendant) a indiqué qu'il n'avait aucune objection à recourir de manière exceptionnelle à une enquête externe," a indiqué Paivi Kaukoranta, présidente de l'Assemblée des États Parties (AEP) dans un communiqué.

Le procureur "poursuivra ses fonctions"

Karim Khan a déclaré lundi qu'il "poursuivra ses fonctions" tout en "prenant acte de la déclaration faite aujourd'hui par la présidente de l'Assemblée des États parties."

Karim Khan a fait les gros titres en mai lorsqu'il a demandé à la CPI d'émettre des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et de trois hauts responsables du Hamas.

La présidente de l'Assemblée des États parties (AEP), Paivi Kaukoranta, a déclaré qu'une enquête externe était nécessaire "afin d'assurer un processus totalement indépendant, impartial et équitable".

Karim Khan, 54 ans, a par ailleurs déclaré qu'il se félicitait de l'enquête et de "l'opportunité de s'engager dans ce processus".

Accusé de comportement sexuel inapproprié

D'après plusieurs médias, le procureur général de la CPI aurait été accusé de comportement sexuel inapproprié à l'égard d'une membre de son personnel, des suggestions qu'il a déclarées infondées.

"C'est avec une profonde tristesse que j'ai compris que des rapports de mauvaise conduite allaient être diffusés publiquement à mon sujet", a déclaré Karim Khan dans un communiqué envoyé par courriel à l'AFP le mois dernier.

La CPI n'a pas encore décidé d'accorder ou non les mandats qu'il a demandés à l'encontre des deux hauts responsables politiques israéliens et des dirigeants du Hamas.

Karim Khan a aussi demandé et obtenu un mandat d'arrêt de la CPI à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, qui a répliqué en lançant lui-même des mandats d'arrêt contre le procureur. Le procureur de nationalité britannique a farouchement défendu l'indépendance de son office à la CPI, avertissant ses détracteurs de ne pas le menacer sous peine de se retrouver dans une situation juridique délicate.

Dans sa déclaration réfutant les allégations, Karim Khan avait expliqué que de nombreuses attaques et menaces les visaient, lui et la CPI. La CPI, dont le siège est à La Haye, enquête et poursuit les génocides, les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le crime d'agression.

H.G. avec AFP