L'ONU visée par plusieurs plaintes pour harcèlement et agression sexuelle

72ème assemblée générale des Nations Unies, le 21 septembre 2017 à New-York - SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
L'Organisation des Nations Unies ne semble pas épargnée par la vague d'accusations de harcèlement sexuel qui suit l'affaire Harvey Weinstein. Selon une vaste enquête publiée jeudi 18 janvier dans le quotidien britannique The Guardian, quinze femmes travaillant pour l'ONU dans des pays différents ont rapporté des faits de harcèlement ou d'agression sexuelle, voire de viol, sans pour autant porter plainte "pas peur de perdre leur travail ou par crainte qu'aucune action ne soit engagée".
"Si vous en parlez, votre carrière est pratiquement terminée, surtout si vous êtes consultante", a expliqué l'une d'entre elles, harcelée par un supérieur hiérarchique lorsqu'elle travaillait au Programme alimentaire mondial.
Parmi ces quinze victimes, sept assurent avoir alerté leur direction sur les agressions dont elles ont fait l'objet et trois d'entre elles ont alors été contraintes de quitter leur emploi ou ont été menacées de résiliation de leur contrat l'année dernière. Tandis que les auteurs présumés de ces agressions ont quant à eux gardé leurs postes, révèle le quotidien.
Tolérance zéro
Au cours de cette enquête, le Guardian assure avoir recueilli des dizaines de témoignages qui décrivent "une culture du silence et une politique de réclamation défectueuse" au sein des Nations Unies, ainsi qu'une méfiance accrue des employés à l'égard des enquêtes menées par le Bureau des services de contrôle interne.
Face à ces accusations, Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, a affirmé le maintien "d'une politique de tolérance zéro" à l'égard du harcèlement sexuel. L'Organisation s'est engagée à renforcer (ses) capacités à enquêter sur les rapports et à soutenir les victimes", en nommant notamment un défenseur des droits des victimes. Une ligne d'écoute et un groupe de travail sur le harcèlement sexuel vont par ailleurs être mis sur place, a indiqué l'ONU.