Gustav, Katrina et les autres

L'ouragan Gustav s'approche de la Nouvelle-Orléans. Les habitants, traumatisés par Katrina en 2005 fuient la ville. Retour en images sur les ravages causés par ces « tempêtes du siècle ».

L'ouragan Gustav menace la côte Sud des Etats-Unis, qu'il doit atteindre aujourd'hui lundi 1er septembre. L'état d'urgence a été décrété dans 4 Etats : Texas, Louisiane, Misssissipi et Alabama. Il a déjà fait 85 morts en Haïti, République dominicaine et Jamaïque, et a causé des dégâts importants (toits arrachés, maisons effondrées, électricité coupée) en passant samedi sur l'ouest de Cuba avec des vents se situant en moyenne à 240 km/h et des rafales atteignant 340 km/h. Les autorités cubaines ont annoncé qu'il n'y avait pour le moment aucune victime. L'ouragan est passé au niveau 3 sur 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson, mais pourrait reprendre de la puissance en traversant le golfe du Mexique.

L'ouragan Gustav chamboule même le programme du candidat républicain à la Maison Blanche John McCain, qui a annoncé hier que la plupart des travaux de la Convention républicaine de St Paul-Minnesota, seraient suspendus aujourd'hui.

Trois ans après le passage de Katrina, le maire de la Nouvelle-Orléans, Ray Nagin a ordonné l'évacuation de la ville, qualifiant Gustav de "tempête du siècle". Les traumatismes de Katrina sont encore palpables : 1 800 personnes mortes et de nombreuses maisons dévastées (voir le diaporama qui suit).

Damien Regnard est un chef d'entreprise français. Il vit à la Nouvelle Orléans depuis 12 ans. Avec sa femme, ses 3 enfants, ils ont décidé de rester : « Nous sommes fatigués de partir. On avait évacué pour Georges, pour Ivan, et pour Katrina*. Donc là, on s'est équipés, préparés avec un groupe électrogène, un téléphone satellitaire, de la nourriture, de l'eau, de la glace, et tous les outils - tronçonneuses, etc, pour pouvoir sortir de chez nous si un arbre tombe ou s'il y a des dégâts importants. On va faire dormir les enfants à l'intérieur de la maison, sur des matelas par terre, pour éviter les projections éventuelles de glaces. Je ne vous cache pas qu'il y a certaines angoisses évidemment, à rester ici dans ces conditions. Tout notre entourage est parti. On est les seuls à être restés. »

*A chaque ouragan, son prénom

Mitch, Katrina, Ivan, Gustav... chaque événement météo a son prénom. Histoire de bien différencier chaque cyclone des précédents et de rendre immédiatement accessible les informations à destination du grand public. Les centres d'étude météorologiques de chaque bassin océanique - atlantique, pacifique et indien, établissent six listes exhausives d'une vingtaine de prénoms masculins et féminins (d'origine anglaise, espagnole et française) applicables pour les six années à venir. La septième année, on reprend la première liste et ainsi de suite. Toutefois, pour ne pas rappeler de mauvais souvenirs aux victimes de graves cyclones, leurs identifiants sont supprimés de ces listes. Ainsi le prénom Mitch a été remplacé par Matthew. L'ouragan Mitch avait dévasté une partie de l'Amérique Centrale et fait plus de 15 000 morts en 1998.

Katrina

En août 2005, l'ouragan Katrina ravage tout sur son passage, de la Louisiane à la Floride, et traumatise entre autres les habitants de la Nouvelle-Orléans. Avec des vents allant jusqu'à 280 km/h, des vagues de plus de 10 mètres, il fait 1 836 morts et 705 disparus. Il est aussi l'un des ouragans les plus étendus : son rayon dépassait 650 kilomètres.

Georges

Plus de 600 personnes meurent suite au passage en septembre 1998 de l'ouragan nommé Georges, en Haïti et République Dominicaine.

Ivan

L'ouragan le plus fort de la saison cyclonique de l'année 2004 a fait des dégâts catastrophiques dans le Sud-est des États-Unis, les Caraïbes, et en Floride, ainsi que des dommages importants à la Jamaïque, à Grand Cayman et à la pointe ouest de Cuba, de même qu'en Alabama. Très long, il dure du 2 au 24 septembre, et fait plus d'une centaine de morts au total.

Juliette VINCENT, avec Véronique VERDIN