Gaza: la trêve vole en éclat après des tirs de roquettes palestiniens

Une roquette tirée de Gaza vers le sud d'Israël, le 15 novembre 2012. (photo d'illustration) - Jack Guez - AFP
La reprise des hostilités menace le Proche-Orient. La trêve qui courait depuis plus d'une semaine a été rompue, ce mardi après-midi, par des tirs de roquettes palestiniennes et des frappes de représailles israéliennes, au moment même où les deux belligérants négociaient la prolongation d'un cessez-le-feu, au Caire.
Il s'agit des premiers actes de guerre depuis la nuit du 13 au 14 août, quand les deux belligérants s'étaient livrés à une brève démonstration de force. Mais le cessez-le-feu instauré le 11 août avait globalement été respecté depuis cette date.
Vers une reprise des violences?
Difficile de dire, pour l'heure, si les tirs et les raids de ce mardi représentent un accès de fièvre temporaire ou s'ils annoncent une reprise dans toute leur intensité de combats qui ont tué plus de 2.000 Palestiniens et près de 70 Israéliens depuis le 8 juillet. Mais ils ont conduit Israël à rappeler ses émissaires dépêchés au Caire pour négocier avec les Palestiniens la prolongation d'un cessez-le-feu censé expirer ce mardi à minuit.
Trois roquettes tirées de Gaza ont visé le sud d'Israël dans l'après-midi et sont tombées dans des zones non-habitées près de Beersheva, à une quarantaine de kilomètres de Gaza, a indiqué l'armée. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a aussitôt ordonné à l'armée de riposter et "de frapper les cibles terroristes à Gaza", a dit un responsable. L'armée a immédiatement frappé dans les environs de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, selon les témoins et les forces de sécurité palestiniens, poussant des milliers de Gazaouis à fuir les abords de la frontière avec Israël.
Gaza retient son souffle
Aucune victime n'a été rapportée dans un premier temps de part et d'autre. Simultanément, Israël a fait rentrer ses délégués au Caire qui tentaient de s'entendre avec les Palestiniens par l'entremise des Egyptiens sur la transformation du cessez-le-feu en trêve durable. Lundi soir, les deux camps s'étaient accordés in extremis, à la demande des Egyptiens, pour prolonger de 24 heures jusqu'à mardi minuit la trêve en cours. Leurs discussions avaient repris mardi avant les tirs des roquettes.
L'enclave côtière palestinienne, où des dizaines de milliers de maisons ont été écrasées sous les bombes et où des milliers de familles survivent désormais dans des conditions extrêmement précaires, retient son souffle à chaque nouvelle expiration d'une trêve.
Les Palestiniens -représentés au Caire par une délégation comptant des responsables du Hamas, du Jihad islamique et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l'Autorité palestinienne- ont affirmé maintes fois qu'ils ne signeraient aucun accord qui ne prévoirait pas une levée du blocus israélien de Gaza. Mardi soir, un représentant du Hamas présent au sein de la délégation de négociateurs a estimé que les chances de parvenir à un cessez-le-feu s'"évaporent".