Ex-fonctionnaire, entrepreneur: qui est Yang Tengbo, le proche du prince Andrew soupçonné d'espionnage pour Pékin?

Le prince Andrew, le 17 avril 2021 à Windsor - CHRIS JACKSON © 2019 AFP
"H6" a un nom. L'homme d'affaires chinois Yang Tengbo, proche du prince Andrew de la famille royale britannique, a fermement démenti avoir mené "des activités secrètes et trompeuses" pour le compte du Parti communiste chinois.
Cet homme de 50 ans, jusque-là identifié comme "H6" dans les médias, a obtenu de la justice britannique la levée de son anonymat. "Je n'ai rien fait de mal ou d'illégal et les inquiétudes soulevées par le ministère de l'Intérieur à mon encontre sont sans fondement. La description qui a été largement faite de moi comme un 'espion' est totalement fausse", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Plusieurs informations ont émergé la semaine dernière dans la presse britannique concernant la relation du prince Andrew avec cet homme nommé Yang Tengbo, qui est désormais interdit d'entrée dans le pays par les autorités britanniques.
Un "pont" entre des entreprises chinoises et britanniques
Yang Tengbo, également connu sous le nom de Chris Yang, est né dans la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, en 1974, selon la BBC. Il a d'abord commencé à travailler dans une "institution d'État" pendant sept ans avant de partir étudier à l'étranger.
Il se rend pour la première fois au Royaume-Uni pour la première fois en 2002 et étudie à Londres pendant un an, avant d'obtenir une maîtrise en administration publique et en politique publique à l'Université de York. En 2005, il fonde un cabinet de conseil et obtient huit ans plus tard un permis de séjour illimité au Royaume-Uni, permis qui lui a été retiré au début de l'année 2023.
Selon les médias chinois, Yang Tengbo est également président exécutif de l'Association des entreprises chinoises du Royaume-Uni et a servi de "pont" entre les entreprises des deux pays.
Pékin dénonce des accusations "absurdes"
Tengbo Yang se présente aujourd'hui comme un "entrepreneur indépendant" et affirme avoir "consacré sa vie professionnelle au Royaume-Uni à nouer des liens entre les entreprises britanniques et chinoises". L'homme était devenu proche du prince Andrew au point d'être invité à son anniversaire en 2020. Il avait été autorisé à agir en son nom pour rechercher de potentiels investisseurs chinois.
"Mes activités ont contribué à attirer des centaines de millions de livres sterling d'investissements au Royaume-Uni", s'est-il défendu.
"Lorsque les relations sont bonnes et que les investissements chinois sont recherchés, je suis le bienvenu au Royaume-Uni. Lorsque les relations se détériorent, elles donnent lieu à une position anti-chinoise et je me retrouve exclu", a-t-il encore déploré, se disant "victime" d'un "changement de climat politique", en référence à la suspicion croissante du personnel politique européen et britannique vis-à-vis de la Chine.
"Les accusations de soi-disant espionnage chinois sont absurdes", a réagi mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, lors d'une conférence de presse régulière. Il a ajouté que des relations solides avec Londres étaient "dans l'intérêt commun des deux pays et également propice à la promotion de la croissance économique mondiale et à la réponse aux défis planétaires".