Ex-espion empoisonné: "ce sont nos valeurs qui sont ciblées", prévient l'ambassadeur britannique en France

Edward Llewellyn. - BFMTV
Vingt-trois diplomates russes poussés à quitter le sol britannique, des relations bilatérales gelées entre le Royaume-Uni et la Russie, et une sélection anglaise de football qui s'apprête à affronter le monde du ballon rond dans trois mois, esseulée de toute représentation officielle. Voilà la réponse décidée par les autorités britanniques après le dépassement du délai qu'elles avaient fixé à la Russie pour fournir des explications concernant les empoisonnements de l'ex-expion russe Sergueï Skripal, et de sa fille, à Salisbury. Le Royaume-Uni attribue ces atteintes aux deux victimes, désormais dans un état critique, à la Russie.
"Demain, ça peut se passer en France"
L'ambassadeur de la Grande-Bretagne en France est intervenu mercredi soir sur notre antenne. "Ce n’est pas une histoire d’espionnage, ce n’est pas un roman de John le Carré. C’est ce qu’il se passe dans la vie réelle", a glissé Edward Llewellyn. "A présent, cet attentat a lieu au Royaume-Uni mais demain, ça peut être la France ou un autre allié. Ce sont nos valeurs qui sont ciblées."
Il a expliqué d'où venait la conviction nourrie par son gouvernement de la culpabilité de la Russie dans cette affaire: "Nos experts ont identifié l’agent neurotoxique qui a été employé. C’est un agent que la Russie a produit dans le passé. Et aussi, la Russie a une histoire de tentatives d’assassinats outre-mer. Pour toutes ces raisons, nous estimons qu’il est fort probable que la Russie soit responsable". "Les Russes considèrent les ‘traîtres’ comme des cibles légitimes", a-t-il ajouté.
"Et nous avons donné 24 heures aux Russes pour donner des explications. Il y avait une autre hypothèse qui était qu’ils avaient perdu le contrôle de leur stock. Ils n’ont rien répondu, et ont traité ce dossier avec sarcasme et dédain. Mais il s’agit d’un attentat extrêmement grave sur le sol britannique avec l’utilisation pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale d’un agent neurotoxique. C’est quelque chose d’absolument insupportable", a conclu Edward Llewellyn.