Zone euro : le sommet de la BCE attendu par les marchés

Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne se réunit ce jeudi à Francfort. Enjeu de ce sommet : juguler la crise au sein de la zone euro. Le président de la BCE, Mario Draghi a déclaré qu’il ferait « tout ce qui est nécessaire pour sauver la zone euro ».

Après les paroles, place aux actes. Le sommet de la Banque Centrale Européenne (BCE) se tient aujourd'hui à Francfort, en Allemagne. Une réunion attendue, après les déclarations de Mario Draghi. La semaine dernière, le président de la BCE a assuré qu'il ferait « tout ce qui est nécessaire pour sauver la zone euro ».
L'enjeu de ce sommet, c'est de contenir la chute de l'Espagne et de l'Italie, durement malmenées par les marchés de la dette. Une partie des autorités allemandes rechignent toujours à engager un peu plus leur pays dans la bataille, de peur d'avoir à payer la facture pour des pays en difficulté. Mais depuis ces derniers jours, la valse diplomatique s'intensifie. La France, l'Italie et les Etats-Unis font le forcing pour convaincre Berlin.

« C’est un sommet important »

La BCE pourrait changer sa stratégie. « Jusqu’à présent la règle du jeu, c’était que la BCE rachète ces dettes publiques si elles étaient notées AAA, rapporte Jean-Marc Daniel, professeur d’économie à l’ESCP-Europe. Maintenant dans la zone euro, la plupart des dettes publiques ne sont plus notées AAA. Donc la BCE ne devrait pas racheter ces dettes, mais elle a toujours la possibilité de décider de le faire, donc l’enjeu c’est de savoir jusqu’où et quel type de dette publique elle est prête à racheter. M. Draghi a dit qu’il était prêt à racheter ce qu’il fallait en fonction des besoins, donc c’est un sommet important, pas crucial, mais important ».

Les marchés pourraient vite réagir

Les places boursières, quant à elles, sont dans l'attente avant le sommet de ce jeudi. Mardi, le CAC a terminé à +0,91%, et Wall Street a également ouvert en légère hausse. Pour David Kalfon qui dirige la société de gestion Amaïka-AM, les marchés pourraient vite réagir après le sommet. « Soit Mario Draghi montre que ses actes sont à la hauteur de sa parole et là vous avez un point tournant dans la crise de l’euro puisqu’on peut tout à fait envisager que les marchés se stabilisent, notamment les marchés de la dette, explique-t-il. Soit la BCE ne fait rien et déçoit, la spirale baissière va reprendre très vite. On peut tout à fait imaginer un repli de 5-6% des marchés actions, on peut revoir très vite des taux d’intérêt espagnols au-dessus des 7% et des taux italiens au-dessus des 6% ».

La Rédaction, avec Benjamin Smadja