Un bastion du groupe État islamique en Bosnie?

Environ 200 Bosniaques auraient rejoint la Syrie (photo d'illustration). - Delil Souleiman - AFP
Le village d'Osve est isolé dans la campagne bosniaque, entouré de forêts. Un peu à l'écart, un terrain serait occupé par des membres de l'organisation État islamique. C'est ce qu'affirme le quotidien britannique The Mirror dans un reportage publié samedi. Une photo montre un drapeau noir avec des inscriptions arabes accroché sur un mur.
Le lieu qui n'est pas indiqué sur les GPS et accessible uniquement à pieds serait devenu un bastion du groupe jihadiste et un camp d'entraînement. D'après le journal britannique, "les terroristes achètent secrètement des terres". Ces derniers mois, au moins 12 combattants de l'organisation se seraient entraînés dans le village avant de partir en Syrie affirme The Mirror. Cinq d'entre eux auraient trouvé la mort en partant faire le jihad.
Un drapeau noir dans un autre village
Osve ne serait pas le seul village où des militants de l'Etat islamique s'affichent. En février dernier, Reuters avait photographié le drapeau de Daesh flottant sur le fronton d'une maison du village de Gornja Maoca dans le nord-est du pays. La police était intervenue mais le drapeau avait été retiré.
Le village avait déjà été visé plusieurs fois par des décentes de police, un groupe de musulmans Wahhabites étant suspecté depuis plusieurs années d'entretenir des liens avec des groupes islamistes radicaux. En juin dernier, une vidéo de propagande de l'État islamique à l'adresse des Balkans et notamment de la Bosnie avait également été publiée, rapporte The Guardian. Le film de 20 minutes incitait à partir faire le jihad en Syrie.
200 Bosniaques en Syrie
Même si la majorité des musulmans bosniaques exerce un islam modéré, des communautés salafistes opérant à la marge des mosquées officielles, se seraient implantées dans plusieurs régions. Il y a quelques semaines, le quotidien britannique notait déjà Osve comme étant l'une d'entre elle.
Pour les experts, l'implantation du groupe terroriste dans le pays peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Le taux de chômage et les tensions ethniques héritées des années 90 seraient un terreau favorable pour le développement de l'organisation dans le pays. Selon un rapport cité par The Guardian, au moins 156 hommes et 36 femmes originaires de Bosnie auraient rejoint la Syrie. Avec eux, au moins une vingtaine d'enfants.
Pour les auteurs du rapport, des universitaires, la Bosnie ne serait pas armée pour faire face à une menace terroriste. L'État reste affaibli par les conflits des années 1990. De plus, l'administration du pays serait peu coordonnée avec par exemple 22 services de police différents opérant sur l'ensemble du territoire.