Ukraine: un millier de pro-russes dans les rues de Donetsk

Deux femmes brandissent des banderoles sur lesquelles est écrit: "Crimée, Russie" (à gauche) et "Crimée, Russie avec vous" (droite) pendant une manifestation à Moscou, le 7 mars 2014. - -
Les partisans de la Russie se mobilisaient samedi dans les rues de Donetsk, bastion russophone de l'est de l'Ukraine. Les tensions restent vives entre soldats ukrainiens et forces russes qui contrôlent la Crimée, où le Parlement local défie l'autorité de Kiev.
Plus d'un millier de manifestants étaient rassemblés en mi-journée sur la place Lénine de Donetsk, brandissant des drapeaux de la "Russie de Kiev", berceau historique des états slaves d'Ukraine, Russie et du Bélarus.
"Nous sommes des gens pacifiques, nous voulons la paix", a déclaré Larissa Koukovina, une retraitée en doudoune et bonnet rose venue manifester. "Nous voulons un référendum pour rejoindre la Russie parce que nous savons que le niveau de vie est bien plus haut là-bas qu'ici. Chez nous, c'est la misère", dit-elle.
Une enquête sur l'"atteinte à l'intégrité nationale"
Donetsk, capitale du Donbass, un bassin minier frontalier de la Russie, a connu plusieurs jours de tensions entre partisans de Moscou et défenseurs de l'unité de l'Ukraine. Les partisans d'un ralliement à Moscou avaient occupé pendant trois jours l'administration régionale et avaient hissé le drapeau russe blanc bleu rouge, avant d'être délogés par la police jeudi. En outre, des manifestations concurrentes des deux camps avaient réuni des milliers de personnes, tournant parfois à la bagarre générale.
Signe que les autorités prennent la menace au sérieux, la justice a ouvert une enquête sur l'"atteinte à l'intégrité nationale" contre Pavel Goubarev, un homme d'affaires local propulsé leader des pro-russes, au même titre que les dirigeants de Crimée qui ont demandé le rattachement à Moscou. Il avait été arrêté jeudi et risque dix ans de prison.
Gazprom met en garde Kiev
La situation est toujours aussi tendue en Crimée, où vendredi, pour la deuxième journée consécutive, les observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avaient été empêchés de pénétrer dans la péninsule par des hommes armés et cagoulés en treillis qui arboraient des drapeaux russes.
Sur la scène diplomatique, malgré d'intenses consultations toute la semaine, Occidentaux et Russes n'ont pas réussi à trouver une issue à la pire crise dans leurs relations depuis la chute de l'URSS.
Au terme d'une semaine marquée par d'intenses consultations diplomatiques et une guerre des mots entre Occidentaux et Russes, Moscou a en effet menacé d'avoir recours à l'arme énergétique. Le géant russe Gazprom a mis en garde Kiev contre une interruption de ses exportations de gaz si le nouveau pouvoir ne s'acquittait pas au plus vite de ses quelque deux milliards de dollars de dette.