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Ukraine: le Conseil de sécurité de l'ONU pousse un cri d'alarme

Le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Russie, a exhorté les belligérants de l'Est ukrainien à "cesser immédiatement les hostilités", alors que le cessez-le-feu ne semble être plus qu'un mot.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Russie, a exhorté les belligérants de l'Est ukrainien à "cesser immédiatement les hostilités", alors que le cessez-le-feu ne semble être plus qu'un mot. - Vasily Maximov - AFP

Le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Russie, a exhorté les belligérants de l'Est ukrainien à "cesser immédiatement les hostilités". Le cessez-le-feu conclu au cours des accords de Minsk 2, la semaine dernière, ne semble être plus qu'un mot.

Ils tirent de nouveau la sonnette d'alarme. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé ce mardi, dans une déclaration unanime, les belligérants dans l'est de l'Ukraine "à cesser immédiatement les hostilités".

Les 15 pays membres, y compris la Russie, leur ont aussi demandé de "respecter les accords conclus à Minsk, notamment en facilitant l'accès pour les observateurs de l'OSCE" chargés de surveiller l'application de ces accords.

Tous "expriment de graves inquiétudes devant la poursuite des combats" dans la région de Debaltseve, à l'est du pays, où des séparatistes prorusses sont entrés. Ils invitent les belligérants à "traiter avec humanité les individus qu'ils détiennent".

Une nouvelle résolution adoptée

Le Conseil a aussi adopté séparément mardi en séance publique, également de manière unanime, une résolution d'inspiration russe appelant à "appliquer pleinement" les accords de Minsk, en particulier le cessez-le-feu.

Kiev et les rebelles s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur dimanche et le retrait des armes lourdes, prévu également par les accords de Minsk, n'a pas pu avoir lieu. Sur le terrain les rebelles sont entrés mardi dans la ville stratégique de Debaltseve.

La résolution, présentée par la Russie, "demande à toutes les parties d'appliquer pleinement les mesures (décidées jeudi à Minsk), dont un cessez-le-feu complet". Ce très bref texte "entérine" ces accords dits de Minsk 2 et "salue" la déclaration faite à Minsk jeudi à l'issue de seize heures de négociations par les dirigeants russe, ukrainien, français et allemand.

Une "profonde inquiétude"

Minsk 2 prévoit un cessez-le-feu dans les régions de Donetsk et de Lougansk (est de l'Ukraine). Il élargit la zone tampon, d'où les armes lourdes doivent être retirées, et insiste sur un contrôle de la frontière par les forces de Kiev et sur une révision de la Constitution ukrainienne.

Dans ses attendus, le Conseil "confirme son plein respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Il exprime "sa profonde inquiétude" devant les violences dans l'est du pays et se déclare "fermement convaincu que la résolution de la situation dans l'est de l'Ukraine n'est possible que par un règlement employant des moyens pacifiques".

La vote de ce texte, prévu initialement dimanche, avait été retardé à plusieurs reprises, certains pays du Conseil demandant le rajout d'amendements. Mais c'est finalement la version initiale qui a été adoptée. Cette adoption a donné lieu, comme au cours de la trentaine de sessions que le Conseil a consacrées à l'Ukraine jusqu'ici, à une passe d'armes entre Occidentaux et Russes.

Les Etats-Unis jugent "ironique" la position de la Russie

Alors que l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine s'est félicité de l'adoption unanime de la résolution, sa collègue américaine Samantha Power a jugé "ironique" que Moscou soit à l'origine du texte.

"L'idée que la Russie, qui a provoqué et continue d'aggraver la violence en Ukraine, ait présenté une résolution appelant à une solution pacifique du conflit est ironique, d'une ironie amère", a-t-elle jugé.

L'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant a "appelé la Russie à faire pression sur les séparatistes pour qu'ils mettent fin à leur assaut" contre Debaltseve et qu'ils "respectent pleinement leurs engagements". Tant que cela ne sera pas le cas, a-t-il ajouté, "la pression internationale doit être maintenue sur la Russie et les séparatistes".

De son côté, l'ambassadeur français François Delattre a lui aussi estimé que "ces combats (à Debaltseve) doivent immédiatement cesser". "Il revient aux signataires de ces accords (de Minsk), dont la Russie, de donner effet par leurs actes, aux engagements qu'ils ont pris", a-t-il affirmé. "Seuls les actes compteront".

Jé. M. avec AFP