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Ukraine: face au chaos, l'Europe prépare une offensive diplomatique

Des activistes pro-russes s'en prennent à des policiers ukrainiens, le 3 mai, à Odessa.

Des activistes pro-russes s'en prennent à des policiers ukrainiens, le 3 mai, à Odessa. - -

Alors que la menace d'une guerre civile pèse de plus en plus sur l'Ukraine, les responsables européens discutent de l'organisation d'une nouvelle conférence internationale, pour tenter de résoudre la crise.

Vers un Genève II pour résoudre la crise en Ukraine? Alors que le pays reste, ce lundi, en proie à un chaos grandissant, faisant craindre une dérive vers la guerre civile, les Européens discutent avec Moscou d'une conférence internationale, sous l'égide de l'OSCE, qui pourrait se tenir dans les prochains jours, avant l'élection présidentielle prévue le 25 mai.

Après les affrontements qui ont secoué l'Est du pays ce week-end, de violents combats ont fait plusieurs morts ce lundi matin, près de Slaviansk. "C'est une guerre qui est de fait en train d'être menée contre nous et nous devons être prêts à repousser cette agression", a averti le président par intérim Olexandre Tourtchinov, dans un entretien à la chaîne Kanal 5. BFMTV.com fait le point sur la situation.

> "La tentative de déstabilisation d'Odessa a échoué"

Revenant sur les événements meurtriers qui ont secoué la ville portuaire d'Odessa depuis vendredi, Olexandre Tourtchinov a indiqué à la télévision que "la (tentative de) déstabilisation" de cette ville "a échoué". "Les autorités fonctionnent à Odessa. Il y a beaucoup de patriotes prêts à défendre leur ville et leur pays. Les séparatistes font face à une véritable résistance des patriotes locaux", a ajouté le président par intérim.

Des militants pro-russes ont pris d'assaut dimanche le siège de la police de la ville et obtenu la libération d'une soixantaine des leurs, arrêtés vendredi soir après avoir attaqué un défilé de supporteurs de football pour l'unité de l'Ukraine. Pour prévenir une répétition de ce scénario, les autorités ont procédé au transfert dans une autre région de 42 autres personnes arrêtés en même temps, a indiqué lundi le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. "La police d'Odessa a agi de manière honteuse et peut-être criminelle (en libérant les prisonniers). Toute la direction de la police a été renvoyée", a-t-il indiqué sur sa page Facebook.

> Combats meurtriers à Slaviansk

Pour le président Tourtchinov, "l'objectif (des insurgés pro-russes) est de renverser le gouvernement à Kiev". "Nous avons établi des checkpoints qui procèdent à un contrôle sérieux dans la capitale, car nous nous attendons à des actes de provocation le 9 mai (jour férié commémorant en Ukraine et en Russie la victoire sur l'Allemagne nazie, NDLR), et pas seulement dans la capitale", a-t-il dit. "Nous devons être attentifs dans toutes les régions du pays, où il peut y avoir des saboteurs, des provocateurs", a-t-il insisté.

Dans l'Est du pays, en proie à une insurrection pro-russe armée, la situation demeurait sous haute tension. A Slaviansk, l'un des principaux bastions des rebelles dans la région troublée de Donetsk, des tirs et détonations ont été entendus tout au long de la nuit. Des combats se déroulant dans un village de la périphérie ont fait plusieurs morts, lundi matin, a annoncé le ministre de l'Intérieur.

> Vers une nouvelle offensive diplomatique européenne

Les Européens se sont mobilisés, ce week-end, pour promouvoir une nouvelle offensive diplomatique. Le président de l'OSCE, Didier Burkhalter, est attendu le 7 mai à Moscou pour évoquer le dossier ukrainien avec le président russe Vladimir Poutine. Les deux hommes discuteront "de la mise en place de tables rondes sous le parrainage de l'OSCE, qui doivent faciliter un dialogue national avant l'élection présidentielle" anticipée prévue le 25 mai en Ukraine, selon un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel.

Par ailleurs, le gouvernement ukrainien du Premier ministre Arseni Iatseniouk sera reçu le 13 mai prochain à Bruxelles, par la Commission européenne, a indiqué ce lundi l'institution communautaire, précisant être "déterminée à aider l'Ukraine et à faire son possible pour que ce pays reçoive tout le soutien nécessaire à court et moyen terme".

Dimanche, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, avait plaidé en faveur d'une deuxième conférence de Genève, malgré l'absence de résultats concrets de la première, organisée mi-avril, dont l'accord final est resté lettre morte.

> Moscou dénonce des violations "massives"

De son côté, la Russie a estimé, ce lundi, dans un rapport officiel, que la crise ukrainienne menace la stabilité et la paix en Europe si la communauté internationale ne répond pas de manière adéquate aux violations "massives" des droits de l'Homme commises en Ukraine.

Le ministère russe des Affaires étrangères dresse une liste des violations des droits de l'Homme et des entraves à "la primauté du droit" commises en Ukraine par "les forces ultranationalistes, extrémistes et néonazies", dans un "Livre blanc" rendu public ce lundi, appelant la communauté internationale à réagir "sans parti-pris". "L

A.S. avec AFP