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Pays-Bas: un musée d'Amsterdam expose un préservatif français en matière animale vieux d'environ deux siècles

Le préservatif est exposé aux Pays-Bas depuis ce mardi 3 juin.

Le préservatif est exposé aux Pays-Bas depuis ce mardi 3 juin. - Kelly SCHENK / Rijksmuseum / AFP

Ce contraceptif datant d'environ 1830 a probablement ét fabriqué à partir d'un appendice de mouton. Selon le Rijksmuseum d'Amsterdam, il pourrait s'agir d'un souvenir de maison close.

Le Rijksmuseum d'Amsterdam expose depuis ce mardi 3 juin une pièce originale: un préservatif rare datant d'environ 1830, orné d'une gravure érotique représentant une religieuse et trois ecclésiastiques dans des poses provocantes.

Acheté aux enchères 1.000 euros il y a six mois, ce contraceptif presque bicentenaire est probablement fabriqué à partir d'un appendice de mouton. Il pourrait s'agir d'un souvenir d'une maison close française, et plus particulièrement parisienne.

"Il témoigne des multiples applications de l'art de la gravure et offre un aperçu de la sexualité et de la prostitution au XIXe siècle", a affirmé le musée.

Le préservatif fait partie d'une exposition sur la prostitution et la sexualité au XIXe siècle. La gravure sur le préservatif représente une religieuse assise, jambes écartées, soulevant sa jupe et pointant du doigt l'un des trois ecclésiastiques, dont les parties génitales sont également exposées.

Le préservatif datant d'environ 1830 est exposé depuis ce mardi 3 juin au Rijksmuseum d'Amsterdam.
Le préservatif datant d'environ 1830 est exposé depuis ce mardi 3 juin au Rijksmuseum d'Amsterdam. © Kelly SCHENK / Rijksmuseum / AFP

Une référence au Jugement de Pâris

D'après Joyce Zelen, conservatrice du Rijksmuseum interrogée par le Guardian, la composition de la gravure est une allusion au mythe grec du Jugement de Pâris, dans lequel le prince troyen est invité à choisir la plus belle des trois déesses entre Héra, Athéna et Aphrodite. "C'est pourquoi nous pensons que celui qui a acquis le préservatif était plutôt sophistiqué et instruit", indique-t-elle.

"Dans les années 1830, lorsque ce préservatif a été fabriqué, son utilisation était encore mal vue, surtout par l'Église", poursuite Joyce Zelen. "On les vendait principalement sous le manteau dans les maisons closes ou chez les coiffeurs, même si l'on trouve des témoignages de boutiques de luxe proposant des services de couture sur mesure."

Le préservatif "représente à la fois le côté ludique et sérieux de la santé sexuelle", ajoute le Rijksmuseum. "La recherche du plaisir était juxtaposée à la peur des MST, en particulier de la syphilis, et des grossesses non désirées."

Comme le rappelle le Guardian, les préservatifs étaient fabriqués à partir de lin, de membranes animales voire de carapaces de tortue avant l'invention du caoutchouc vulcanisé en 1839. Autant dire que la protection qu'ils offraient contre les maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis ou contre les grossesses était toute relative.

Vincent Gautier avec AFP