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Paris et Varsovie affichent un front uni sur le budget européen

François Hollande et son homologue polonais Bronislaw Komorowski à Varsovie. La France et la Pologne ont présenté vendredi un front uni pour défendre des positions ambitieuses dans les négociations qui décideront les 22 et 23 novembre à Bruxelles du budge

François Hollande et son homologue polonais Bronislaw Komorowski à Varsovie. La France et la Pologne ont présenté vendredi un front uni pour défendre des positions ambitieuses dans les négociations qui décideront les 22 et 23 novembre à Bruxelles du budge - -

par Julien Ponthus VARSOVIE (Reuters) - La France et la Pologne ont présenté vendredi un front uni pour défendre des positions ambitieuses dans les...

par Julien Ponthus

VARSOVIE (Reuters) - La France et la Pologne ont présenté vendredi un front uni pour défendre des positions ambitieuses dans les négociations qui décideront les 22 et 23 novembre à Bruxelles du budget de l'Union européenne sur la période 2014-2020.

"Nous serons ensemble pour défendre une même conception du budget fondée sur la solidarité", a déclaré François Hollande lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec le président de la République de Pologne Bronislaw Komorowski.

Dans un pays parfois délaissé au bénéfice de l'Allemagne, le président français a indiqué que les deux capitales souhaitaient "un budget à un niveau suffisant qui permettre de préserver la politique agricole commune et les politiques de cohésion."

"Nous aurons à tenir cette ligne lors du prochain sommet européen et sans exprimer là encore de chantage ou d'ultimatum", a ajouté le président français, répondant aux menaces d'un veto du Royaume-Uni, un pays qui plaide pour des coupes claires.

La Pologne, à l'instar d'autres pays qui bénéficient des fonds structurels européens et des aides agricoles, fait partie des pays qui ont le plus à craindre du coup de rabot qui devrait affecter le budget de l'Union sur la période 2014-2020.

François Hollande a par ailleurs assuré son hôte que la France associerait la Pologne aux discussions sur le futur d'une zone euro que le pays à vocation à intégrer d'ici 2015.

Point d'orgue de ce déplacement, François Hollande doit prononcer un discours à la Diète polonaise où il pourrait préciser sa vision de l'Europe et de "l'intégration solidaire" qu'il appelle de ses voeux face au "bond fédéral" allemand.

Après des déplacements en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne, François Hollande veut nouer un partenariat avec la Pologne à la hauteur du statut de ce "grand" pays d'Europe.

De source française, on explique que la Pologne souhaite que la France attache autant d'importance à ses liens avec la Pologne qu'avec des pays comme l'Italie ou l'Espagne.

TRIANGLE DE WEIMAR

La France et la Pologne font partie du Triangle de Weimar, auquel est aussi lié l'Allemagne, une association lancée au même moment que la dissolution de l'Union soviétique en 1991.

Le président polonais a fait part durant la conférence de presse de sa "profonde satisfaction" sur les perspectives de renforcement de cette structure qu'il souhaite redynamiser.

Bronislaw Komorowski a aussi indiqué qu'il souhaitait un renforcement des relations militaires bilatérales.

Cette volonté de rapprochement militaire intervient alors que les deux pays mais également l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie tentent de relancer l'Europe de la défense.

Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de ces cinq grands pays de l'UE se sont réunis à Paris jeudi pour "promouvoir une politique européenne ambitieuse dans le domaine de la sécurité et de la défense".

La coopération militaire entre Paris et Varsovie pourrait donner lieu à des opportunités pour les groupes d'armement français, notamment le constructeur naval militaire DCNS, représenté dans la délégation française par son PDG Patrick Boissier, intéressé par la modernisation de la marine polonaise.

Très politique, le déplacement en Pologne comporte un important volet commercial avec le forum économique franco-polonais où François Hollande et le président polonais Bronislaw Komorowski doivent aussi prononcer un discours.

Une nombreuse délégation de chefs d'entreprises françaises est présente, dont les patrons de EDF et Areva, Henri Proglio et Luc Oursel, deux groupes qui entendent profiter des projets du pays dans l'énergie nucléaire.

D'autres PDG ont aussi fait le déplacement comme celui de Total, Christophe de Margerie, Philippe Varin pour PSA ou encore Patrick Kron pour Alstom.

La Pologne et ses 38 millions d'habitants constituent l'une des rares zones épargnées par la récession qui accable le Vieux Continent.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé en octobre un grand programme d'investissement destiné à redonner de l'élan à une économie nationale qui s'essouffle après vingt ans de croissance continue.

Edité par Yves Clarisse