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Macron obtient l'aide de May dans la lutte contre l'immigration 

Emmanuel Macron et Theresa May, le 18 janvier 2018, à Sandhurst, près de Londres.

Emmanuel Macron et Theresa May, le 18 janvier 2018, à Sandhurst, près de Londres. - Ludovic Marin - AFP

Le président de la République et la Première ministre britannique ont signé ce jeudi un nouvel accord sur la gestion de l'immigration entre la France et le Royaume-Uni.

Emmanuel Macron et Theresa May ont signé jeudi un nouveau traité sur le contrôle de l'immigration entre la France et le Royaume-Uni, lors du 35e sommet franco-britannique à l'Académie militaire royale de Sandhurst, près de Londres.

Ce nouveau texte vient compléter les accords du Touquet, signés en 2003 et en vigueur depuis 2004, et prévoit notamment une nouvelle contribution financière britannique, ainsi qu'une meilleure prise en charge des mineurs isolés étrangers.

"Insuffisances de la situation actuelle"

Ce nouveau traité vise à "renforcer la gestion conjointe de notre frontière commune avec un traitement amélioré des mineurs non accompagnés demandeurs d'asile", selon un communiqué publié à l'issue de la rencontre du président français avec la Première ministre britannique.

"Sur la frontière commune à Calais, nous avons pu voir les insuffisances de la situation actuelle. C'est pourquoi nous avons signé un nouveau traité. Il va permettre d'améliorer la la gestion technique, opérationnelle de cette frontière commune, pour une coopération intelligente et efficace", a déclaré Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse commune avec Theresa May, consécutive à la signature de cet accord.

"Cela va nous permettre de changer en profondeur les choses, aussi pour mineurs vulnérables, (...) d'avoir une approche plus humaine, plus efficace, et de préserver la qualité de notre frontière commune", a-t-il ajouté. "Le traité va permettre, pour l'ensemble des personnes en situation de vouloir traverser le 'Channel', de réduire drastiquement les délais de six mois à trente jours pour les majeurs et de six mois à vingt-cinq jours pour les mineurs non accompagnés".

Londres va payer plus

Le traité prévoit notamment une contribution complémentaire de Londres de 50 millions d'euros au contrôle de la frontière à Calais, où échouent de nombreux clandestins dans l'espoir de franchir la Manche.

"Le Royaume-Uni va renforcer les moyens pour empêcher l'immigration illégale à Calais", a ainsi déclaré Theresa May. "Nous renforcerons les infrastructure de sécurité avec davantage de vidéosurveillance, des clôtures et des technologies infrarouges à Calais et dans d'autres postes frontières", a-t-elle assuré.

"Rien de nouveau", estime Xavier Bertrand

Invité à réagir à la signature de ce traité sur BFMTV ce jeudi soir, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a exprimé sa déception.

"Il n'y a rien de nouveau, je ne vous cache pas que j'attendais un nouveau traité qui changerait vraiment la donne", a-t-il déploré. Avec ce nouvel accord, "la situation ne va pas changer", a encore regretté Xavier Bertrand. "Les Britanniques vont faire un chèque qui ne va permettre de payer qu'une partie de la facture".

Selon un sondage Elabe pour BFMTV diffusé ce jeudi, 61% des Français n'accordent pas leur confiance à l'exécutif pour réformer la politique migratoire et d'asile de la France. Ils sont 66% à la trouver "trop laxiste". 

A.S.