Le Suédois Clark Olofsson, braqueur à la source du "syndrome de Stokholm", est mort

Clark Olofsson en 1991 à Stockholm, en Suède. (Photo d'archive) - Bertil ERICSON / TT NEWS AGENCY / AFP
La prise d'otage dont il a été l'un des auteurs en 1973 en Suède est passée à la postérité en devenant la source de l'expression "syndrome de Stockholm". Clark Olofsson est mort à l'âge de 78 ans, a fait savoir ce jeudi 26 juin sa famille.
Cet homme, qui a fait l'objet de la série Netflix Clark, s'est éteint dans un hôpital suédois des suites d'une longue maladie, a précisé sa famille au quotidien Dagens ETC. Condamné à de multiples reprises pour vol à main armée, tentative de meurtre, trafic de drogue et agressions, il avait passé plus de la moitié de sa vie derrière les barreaux.
Quatre employés pris en otage
Il est surtout connu pour son rôle dans le braquage de la Kreditbanken dans le centre de la capitale suédoise. Cet épisode nourrira la théorie du "syndrome de Stockholm" selon laquelle les victimes d'enlèvement développent une forme d'affection pour leurs ravisseurs.
Le 23 août 1973. Janne Olsson fait irruption dans la banque, armé d'une mitraillette et prenant quatre employés en otage tandis que policiers et tireurs d'élite sont dépêchés sur place pour entourer le bâtiment.
Sous l'emprise de stupéfiants, il exige que son acolyte Clark Olofsson, alors incarcéré pour braquage, le rejoigne dans cet établissement bancaire. Ce que le gouvernement suédois lui accorde. Janne Olsson se calme presque instantanément à son arrivée et une otage, Kristin Enmark, voit en lui un sauveur.
"Il m'avait promis que rien ne m'arriverait et j'ai décidé de le croire", a-t-elle écrit dans son roman-témoignage. "Je suis devenue le syndrome de Stockholm". "J'avais 23 ans, j'étais terrifiée".
"Je fais entièrement confiance à Clark et au voleur"
Plusieurs fois pendant la prise d'otages, l'un des premiers fait divers à avoir été retransmis en direct, elle a pris la parole et défendu ses ravisseurs.
"Je fais entièrement confiance à Clark et au voleur. Je n'ai pas du tout peur d'eux, ils ne m'ont rien fait. Ils ont été très sympas", a-t-elle dit au deuxième jour de sa captivité, dans un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement de l'époque, Olof Palme.
"Tu sais ce qui me fait peur? Que la police prenne d'assaut la banque", lui avait-elle lancé pendant cette conversation.
Au bout du sixième jour, la police décide de passer à l'action, perce le toit de la banque et envoie du gaz lacrymogène. Les deux criminels se rendent et les otages sont libérés. Signe de leur rancoeur à l'encontre des autorités, les ex-otages choisiront de garder le silence pendant le procès de leurs ravisseurs.
Depuis, les experts débattent de la validité du "syndrome de Stockholm" en tant que véritable trouble psychiatrique, certains y voyant plutôt un mécanisme de défense face à une situation traumatique.