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La Norvège offre des cours aux migrants pour éviter les violences envers les femmes

Des cours en contexte sont donnés aux réfugiés pour leur faire appréhender les us et coutumes norvégiennes.

Des cours en contexte sont donnés aux réfugiés pour leur faire appréhender les us et coutumes norvégiennes. - Jonathan Nackstrand - AFP

Après les multiples agressions dont ont été victimes plus d'une centaine de femmes en Allemagne, les autorités norvégiennes ont décidé d'aider les réfugiés à comprendre le fonctionnement de leur société.

Avances sexuelles ou simples amabilités ? Afin de lutter contre les violences faites aux femmes, la Norvège offre des cours aux demandeurs d'asile pour les aider à trouver leurs repères dans un pays dont les moeurs peuvent leur sembler libérales par rapport à leur pays d'origine.

Après une "vague de viols" impliquant le plus souvent des étrangers à Stavanger, la capitale norvégienne des hydrocarbures située dans le sud-ouest du pays, entre 2009 et 2011, Hero, la société qui gère à 40% les centres d'accueil en Norvège, a mis en place un cours pour sensibiliser les nouveaux arrivants aux différences culturelles sur la condition féminine. Ce cour, qui s'inscrit dans un programme plus vaste, aborde notamment la problématique des agressions sexuelles sur la base d'exemples précis.

Des cours en contexte

"Ça peut être un jeune homme de 18 ans qui se dit surpris de l'intérêt que lui portent des Norvégiennes. Il en déduit qu'elles veulent coucher avec lui", explique Mme Hagen. "Le responsable du cours lui demande alors: qui sont ces filles ? Où les rencontrez-vous ? Comment sais-tu que c'est le sexe qui les intéresse ? Toutes les filles ne sont pas pareilles en Norvège", ajoute-t-elle.

Pour éviter toute stigmatisation, le rôle du "prédateur" peut être endossé par des Norvégiens. "On rebat un peu les rôles parce que des violeurs, il y en a dans tous les groupes ethniques", fait valoir Linda Hagen, une responsable de Hero. "Notre objectif est d'aider les demandeurs d'asile à éviter les faux pas en découvrant la culture norvégienne", explique Linda Hagen.

Un dispositif critiqué

Ce dispositif est vivement critiqué notamment par les opposants à l'immigration. "Ce programme ne peut avoir qu'une efficacité limitée à court terme face aux attitudes venues d'ailleurs qui oppriment la femme", estime Hege Storhaug, responsable de Human Rights Service, un groupe hostile. "Pour tordre le cou à de telles attitudes, l'immigration doit d'abord être restreinte, puis on doit se concentrer sur les nouveaux venus pour les assimiler dans nos valeurs de base comme l'égalité des sexes", ajoute-t-elle.

Mais les critiques sont plus large dans la société. "Les premières réactions ont été en partie négatives chez... certains employés des centres d'accueil qui tenaient à défendre la cause des demandeurs d'asile. Ils redoutaient que le projet soit stigmatisant", témoigne Per Isdal, psychologue. "Mais les demandeurs d'asile, eux, ont jugé ces groupes de dialogue très positifs". 

"Je ne pense pas qu'un cours, seul, puisse nous prémunir contre des choses qui dépendent étroitement du cadre social", poursuit-il, appelant à "fournir de bonnes conditions de vie, à savoir un travail et un logement" aux migrants.

Des cours semblables sont prévus "dans les prochaines semaines dans tous les centres d'accueil" en Belgique, a annoncé le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Theo Francken.

Le débat sur la coexistence avec les migrants fait rage en Allemagne après des violences à Cologne, où des dizaines de femmes ont porté plainte pour violences sexuelles dans la nuit de la Saint-Sylvestre commises par des hommes décrits par certains témoins comme "arabes", par d'autres comme "nord-africains".

la rédaction avec AFP