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La Belgique, plaque tournante des armes illégales en Europe?

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Ayoub El Khazzani affirme que c'est à Bruxelles qu'il a trouvé l'arsenal dont il était équipé dans le Thalys. Le débat sur le trafic d'armes illégales en Belgique est relancé.

Fusils, pistolets ou armes de guerre: en Belgique, l’an dernier, plus de 5.000 détentions d’armes illégales ont été constatées par les autorités. Ces armes proviennent souvent d’anciennes zones de combats comme l’ex-Yougoslavie, et sont écoulées par des trafiquants.

Une réalité qui fait écho aux récents actes terroristes en France. Selon plusieurs médias belges, les auteurs des attentats de Paris début janvier, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, se seraient procurés leurs armes à Bruxelles dans le quartier de la gare du Midi. Quartier évoqué également par Ayoub El Khazzani, qui a raconté aux enquêteurs y avoir trouvé son arsenal...dans une valise abandonnée.

"Elles sont acheminées dans des voitures ou des petits autobus, elles n'arrivent pas en grande quantité. Une fois que les transporteurs passent les frontières de l'espace Schengen, il n'y a plus de contrôle", explique Nils Duquet, chercheur et spécialiste des trafics d'armes, à BFMTV. Au marché noir, une arme de poing peut se vendre dès 300 euros, quand une arme de guerre se négocie plus d’un millier d’euros.

La Belgique veut renforcer ses mesures contre le trafic

Grand producteur d’armes, la Belgique est depuis longtemps une base de choix pour le trafic. Les réseaux profitent aussi de la géographie du pays: un carrefour en plein cœur de l’Europe. Le cadre législatif s’est durci ces dernières années, mais pour le ministre de la Justice belge, qui s’est exprimé après l’attaque du Thalys, il faut aller encore plus loin. 

"J'ai préparé un texte avec plusieurs mesures, nous allons travailler dessus. Il est évident qu’il y a beaucoup trop de kalachnikovs illégales et démilitarisées qui arrivent en Belgique en provenance d’Europe de l’Est", a indiqué Koen Geens ce week-end. Il propose notamment une meilleure collaboration internationale, et la réactivation du comité belge dédié à la lutte contre le trafic d'armes, qui avait cessé de fonctionner depuis 2003.

A. G. avec Alexis Cuvillier