Le premier procès d'un prélat accusé de pédophilie s'ouvre ce samedi au Vatican

Pour la première fois, un prélat accusé de pédophilie va être jugé au tribunal du Vatican. Une incarnation du durcissement de ligne employée par le Saint-Siège face à ce fléau qui a discrédité l'Eglise. - Andreas Solaro - AFP
Un premier procès pour pédophilie s'ouvre ce samedi devant le tribunal du Vatican, pour juger un ancien nonce en République dominicaine accusé d'abus sexuels sur mineurs et de détention de matériel pédo-pornographique. Józef Wesołowski avait déjà été sanctionné sur le plan canonique, le Vatican l'ayant réduit à l'état laïc l'an dernier. Mais l'accusé ne sera pas présent à l'ouverture du procès, celui-ci ayant été hospitalisé en soins intensifs.
Alors qu'il était nonce de janvier 2008 à août 2013, il est accusé d'avoir eu des relations avec des mineurs dans un quartier chaud de Saint-Domingue. Ensuite, d'août 2013 à son arrestation le 22 septembre 2014, il est accusé de détention de matériel pédo-pornographique.
Ce sera une première pour le petit tribunal, qui avait déjà connu un procès célèbre en 2012, quand il avait jugé l'ancien majordome du pape Benoît XVI, Paolo Gabriele, condamné pour avoir transmis secrètement à la presse italienne des documents confidentiels. Il avait ensuite été gracié.
Une ligne plus sévère
L'ancien archevêque réduit il y a un an à l'état laïc - la peine maximale - à la suite d'une procédure ecclésiastique, est âgé de 66 ans et souffrait déjà ces derniers mois de problèmes de santé dont la nature n'a pas été précisée. D'abord assigné à résidence, il avait bénéficié en décembre, pour des raisons de santé, d'une mesure lui accordant une plus grande liberté de mouvement à l'intérieur de la Cité-Etat.
Ce procès anti-pédophilie, dont la première séance sera publique, illustre la ligne plus sévère du Vatican pour faire face à ce fléau qui a discrédité l'Eglise, même si les associations d'anciennes victimes reprochent au Vatican de ne pas aller assez loin.