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Le pape rentre au Vatican après une semaine en Amérique du Sud

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Le pape François a passé une semaine en Amérique du Sud, où il a tendu la main aux pauvres et aux oubliés du système.

Le chef de l'Eglise catholique a achevé dimanche un périple d'une semaine en Amérique du Sud, demandant pardon pour les blessures de la colonisation et appelant les décideurs à construire une économie sans exclusion.

Avant de s'envoler vers Rome, le souverain pontife de 78 ans a encore eu une journée chargée à Asuncion dimanche: une visite dans un quartier miséreux, une grande messe en plein air et une rencontre avec des jeunes.

Lors de la messe dominicale, François a engagé les fidèles "à passer de la logique d'égoïsme, de fermeture, de lutte, de division, de supériorité à une logique de vie, de gratuité, d'amour". Avant la cérémonie, le pape argentin s'était rendu dans un quartier déshérité d'Asuncion, Banado Norte, où les paysans sans terre déplacés sont nombreux.

Là, François a salué "la lutte" pour la terre dans un pays où 1% de la population possède 77% des terres agricoles.

Cet engagement "ne vous a pas enlevé la solidarité, bien au contraire, a-t-il fait remarquer, il l'a stimulée, il l'a faite grandir".

En Equateur, en Bolivie et au Paraguay, le pape jésuite s'est exprimé pour une meilleure répartition des terres et des richesses. Avec ses sept millions d'habitants, le Paraguay a affiché une croissance économique de 14,5% en 2013 et de 4,5% l'an dernier, mais 40% de la population vit toujours dans la pauvreté. Il est devenu ces dernières années le 4e exportateur mondial de soja, derrière le Brésil, les Etats-Unis et l'Argentine.

"Le pape des pauvres"

Jovial et enclin à embrasser enfants, malades et personnes âgées, le pape a patiemment pris la pose pour des photos avec les habitants de Banado Norte. Aux milliers de jeunes, il a dit de s'engager avec passion, de se faire entendre et de faire preuve de solidarité.

"Nous avons besoin de jeunes avec de l'espoir, et forts d'esprit, pas des jeunes couillons qui ne savent pas si oui, ou si non", a lancé le pape.

Sur le chemin de l'aéroport, en raison d'un mouvement de foule imprévu, le pape a dû renoncer à se recueillir devant le centre commercial Ycua Bolanos, où plus de 400 personnes ont péri dans les flammes, en 2004. La main tendue aux pauvres et aux oubliés du système est la grande constante de ce voyage papal en Equateur, Bolivie et au Paraguay. Affublé du titre de "pape révolutionnaire" par la presse, François a fustigé samedi "les idéologies qui se terminent toujours en dictature".

Baptisé "le pape des pauvres" par le président bolivien Evo Morales, le pape argentin de 78 ans a enchaîné près d'une dizaine de vols et prononcé une vingtaine de messes ou discours entre Quito et Asuncion. 

la rédaction avec AFP