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Grèce

"Notre vie est en Grèce, pour certains il n’y a plus rien en France"

Marie-France, une expatriée française qui s'organise pour aider les autres à résister à la crise.

Marie-France, une expatriée française qui s'organise pour aider les autres à résister à la crise. - Marie-Charlotte Nouvellon - Celsa

Marie-France fait partie des 16.000 Français qui vivent aujourd’hui à Athènes. Comme les Grecs, ils sont de plus en plus affectés par la crise qui frappe le pays. Eux aussi se mobilisent et s’entraident, entre expatriés.

C’est dans une petite épicerie solidaire, à quelques minutes du centre ville d’Athènes, que Marie-France nous reçoit. Colis alimentaires, vêtements, électro-ménagers meublent les étagères des lieux, investis il y a quelque mois par l’association à laquelle elle appartient.

Avec les autres bénévoles, elle vient en aide aux expatriés français en difficulté, souvent isolés. "Au départ, nous aidions surtout des gens âgés mais depuis quelques années on compte de plus en plus de jeunes et de familles, constate Marie-France. Des nouveaux venus arrivent presque chaque semaine".

Une communauté nombreuse et soudée

Dans le microcosme des Français d’Athènes, la nouvelle de cette initiative a vite circulé. "Nous sommes de plus en plus limite niveau budget", explique Marie-France. Pour ne pas être submergée par la demande, l’équipe se fait discrète. Car plus de 16.000 expatriés habitent la ville et la plupart appartiennent à la classe moyenne, durement frappée par la crise économique.

“La communauté compte beaucoup de commerçants, de petits chefs d’entreprise qui, comme tous les Grecs, ont du mal à tenir le coup” précise cette bénévole. Pourtant, les retours vers la France restent rares. “La plupart d’entre nous sont ici depuis des dizaines d’années, explique cette mère de famille, arrivée en Grèce il y a 20 ans. Pour certains il n’y a plus rien en France”.

Mariée à un Grec venu faire ses études en France, elle se considère comme “un cas assez banal”. Sous l’impulsion d’une forte diaspora grecque, de nombreux mariages mixtes ont poussé les Français à s’installer ici.

Une amoureuse de la Grèce

Son amour pour la Grèce et ses habitants, Marie-France le clame haut et fort. Son cœur balance entre la France et sa terre d’adoption et elle affirme que "l’entrée de la Grèce dans l’Europe a été une bonne chose. C’est normal que les pays les plus riches aident leurs voisins pauvres". Et elle lutte contre la mauvaise image que certains de ses compatriotes collent à la Grèce. "J’ai entendu des anecdotes de touristes en vacances dans les îles qui refusent de payer le restaurant en disant 'on vous a déjà assez donné comme ça', raconte Marie-France. Je trouve ça moche. La corruption et la tricherie existent partout, y compris en France".

Elle rappelle que "les Grecs sont des travailleurs qui ont souvent deux emplois". Avant d’ajouter "ce sont des gens très fiers, ils sont tristes d’être considérés comme des tricheurs, des voleurs ou des bons à rien". 

Article publié sur Newsgreek.fr, le projet des étudiants en journalisme du Celsa à Athènes, en partenariat avec BFMTV.com.

Marie-Charlotte Nouvellon, à Athènes