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Grèce

Le cri d'alarme d'un migrant face au danger mortel du froid et de la neige dans un camp grec

Un migrant à Lesbos le 7 janvier 2017

Un migrant à Lesbos le 7 janvier 2017 - STR-AFP

Un migrant du centre d'accueil fermé de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, a raconté son quotidien extrêmement précaire, et s'est filmé dans sa tente couverte de neige, sous la menace permanente du froid. Un appel à l'aide.

Avec la neige et le froid, les conditions de vie des migrants sur l'île grecque de Lesbos sont devenues désastreuses, rapprochant le danger de mort. Si certains d'entre eux sont hébergés dans des préfabriqués, 3.000 des 4.000 migrants du centre d'accueil fermé de Moria - prévu pour accueillir moitié moins de personnes - vivent dans des tentes.

"Certains vivent à quatre ou cinq dans une tente"

Un migrant qui a fui le Congo-Brazzaville a témoigné pour le site Les Observateurs de France 24. Il raconte ses conditions de vie dans le camp.

"Il neige depuis quelques jours ici, nous sommes à deux dans ma tente, mais certains vivent à quatre ou cinq dans la leur. Il y a même des familles, surtout syriennes, qui vivent dans ces tentes avec leurs enfants. À notre arrivée, on nous a donné un sac de couchage et une petite couverture, mais rien pour nous isoler du sol. Du coup, on doit se débrouiller comme on peut en accumulant les couches de vêtements. Parfois, des agents de l'armée viennent donner des petits sommiers en bois, mais nous n'y avons pas eu droit."

L'homme a également filmé son quotidien sous la neige. Dans la vidéo, il interpelle les autorités et lance un cri d'alarme. "Regardez les conditions dans lesquelles nous sommes en train de vivre, nous ne sommes pas des animaux, nous ne sommes pas des chiens, nous sommes des êtres humains."

"Nous sommes aussi des êtres humains"

Une association humanitaire qui œuvre aux côtés des migrants a également appelé à l'aide. Sur sa page Facebook, l'ONG United Rescue a diffusé le désespoir d'un Afghan, qui travaille en tant que traducteur pour l'association. Dans cette autre vidéo, ce dernier explique qu'il est arrivé dans le camp de Moria "parce qu'il n'y a pas assez de sécurité" dans son pays.

"Comme vous pouvez le voir dans cette vidéo, les conditions de vie à Moria sont mauvaises, les tentes sont recouvertes de neige et ça ne va pas pour nous, il fait bien trop froid (...) nous sommes aussi des êtres humains, même si nous venons d’autres pays."

En novembre dernier, un accident avait fait deux morts dans ce centre surpeuplé. Une Irakienne de 66 ans - qui cuisinait dans sa tente - et un petit garçon âgé de 6 ans avaient péri lors de l'explosion d'une bonbonne de gaz. La mère de l'enfant et son deuxième fils avaient été hospitalisés dans un état grave. Quelques mois plus tôt, au mois de septembre, un incendie gigantesque s'était déclenché dans ce même camp.

Plus de 60.000 migrants sont piégés en Grèce depuis le verrouillage des frontière en Europe en mars et vivent dans des camps installés dans le pays et sur les îles.

Céline Hussonnois-Alaya