Grèce: les chaînes publiques ont cessé d'émettre

A la clôture des programmes, les écrans sont restés noirs. Les chaînes de la radio-télévision publique ERT ont cessé d'émettre mardi peu après 23h et les écrans sont devenus noirs, l'émetteur principal situé sur une montagne près d'Athènes ayant été neutralisé par la police, selon une source syndicale.

Il s'agit d'une mesure d'économie décidée par le gouvernement mais aussi une épreuve de force inédite avec les syndicats sous la pression de ses bailleurs de fonds internationaux.

"La diffusion d'ERT s'arrêtera après la fin des programmes ce soir", a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou, soulignant qu'ERT, qui est composée de trois chaînes, constitue "un cas d'absence exceptionnel de transparence et de dépenses incroyables. Et tout ceci prend fin maintenant" a-t-il dit.

"C'est illégal"

"C'est illégal. Le gouvernement a arrêté l'émetteur principal. Cela ressemble plus à un gouvernement de Ceausescu qu'à une démocratie", a déclaré le président du principal syndicat des salariés de la télévision, Panayotis Kalfayanis.

Tous les salariés actuels d'ERT, au nombre de 2.656, recevront une compensation et seront autorisés à postuler à nouveau à un emploi dans la nouvelle structure, a déclaré le gouvernement grec.

L'Union européenne de radio-télévision (UER) a demandé l'annulation de la décision. Son président, Jean-Paul Philippot, et sa directrice générale, Ingrid Deltenre, ont écrit au Premier ministre grec Antonis Samaras pour l'appeler à "user de tous ses pouvoirs pour annuler immédiatement cette décision", indique l'UER dans un communiqué.

En revanche, la chaîne continue d'émettre sur Internet, et sur un canal privé.

S. A. avec AFP