Le pilote "miraculé" d'un planeur porté disparu a passé "trois jours couché sur le sol"

Le périple d'un sexagénaire, amateur de vols en planeur et porté disparu depuis lundi, se sera finalement bien terminé. Il a été retrouvé en Espagne près d'Andorre-la-Vieille, incapable de marcher.

Bernard Mengin, amateur de vol à voile, aura passé "trois jours couché sur le sol" après une mésaventure causée par une erreur de pilotage lundi. Grâce à une mobilisation exceptionnelle des deux côtés de la frontière franco-espagnole, le pilote de motoplaneur a été retrouvé en Espagne, à une dizaine de kilomètres d'Andorre-la-Vieille. Le sexagénaire est gravement blessé, mais vivant. La carcasse de son engin avait été repérée la première par les moyens aériens espagnols, a indiqué le Centre de coordination de sauvetage de Lyon, qui dirigeait les secours.

Mais contrairement à une première version des faits, il n'était pas "accroché à un arbre par son parachute", mais gisant sur le bord d'un chemin et incappable de marcher, indique un tweet du journaliste Henry de Laguérie, d'Europe 1. Le pilote explique: "J'ai fait une erreur en vol et j'ai été obligé de me poser dans un endroit que je ne connaissais pas".

Le pilote m'a expliqué qu'en réalité il n'avait pas été retrouvé dans 1arbre mais sur le bord d'un chemin. L'homme n'arrivait plus à marcher
— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) 9 Mai 2014

L'homme a été hélitreuillé et évacué dans un état grave vers l'hôpital espagnol de Lérida. Ses jours ne seraient pas en danger, mais "il a dû passer des jours difficiles", a dit le commandant David Segheto, l'officier directeur des opérations, en pensant à ses blessures, à sa position et à la fraîcheur des nuits pyrénéennes.

Bernard Mengin aurait quand même réussi à dire son nom à ceux qui venaient le sauver.

Jusqu'à sept avions français et espagnols à sa recherche

C'est un effort exceptionnel qui a permis de le localiser, a rapporté le commandant Segheto. Jusqu'à sept avions et hélicoptères français et espagnols ont été déployés en même temps à sa recherche, pour près de 80 heures de vol sur trois jours, a-t-il souligné.

Les trois centres de coordination de sauvetage de France métropolitaine - des services de l'armée de l'air qui viennent en aide à tous les utilisateurs de l'espace aérien en cas de problème - mènent une trentaine ou une quarantaine d'opérations dans l'année, a-t-il dit. Mais il est rare qu'elles mettent en oeuvre autant de moyens sur autant de temps.

Ce qui a compliqué la tâche, à la différence d'autres opérations, c'est que Bernard Mengin n'a appelé personne pendant son vol et n'est apparu sur aucun radar, a-t-il expliqué.

Bernard Mengin est un habitué de tels vols. A partir de comptes rendus qu'il a lui-même établis de ses vols antérieurs, les secours ont reconstitué des trajectoires plausibles. Ils ont réparti les tâches et les secteurs à survoler entre Centres de coordination de Lyon et de Saint-Mars-la-Pile, en Indre-et-Loire, armée de l'air et gendarmerie, Français et Espagnols.

Au bout du compte, Bernard Mengin a été retrouvé moins loin que prévu de son point de départ. Sa famille a appelé les secours pour les remercier.

D. N.