Espagne: l'attention se concentre sur un imam après les attentats

Le couple royal avec l'archevêque de Barcelone, sortent de la Sagrada Familia après une messe en hommage aux victimes des attentats. - JAVIER SORIANO / AFP
Dimanche, Barcelone tente de revenir à la normale après le double attentat qui a frappé l'Espagne jeudi et vendredi. Une messe solennelle a été célébrée à 10 heures dans la basilique de la Sagrada Familia par l'archevêque de Barcelone. La sécurité autour de cette cérémonie était bien sûr maximum. Le roi d'Espagne Felipe VI, le chef du gouvernement Mariano Rajoy et le président indépendantiste de la Catalogne Carles Puigdemont sont venus assister à la cérémonie dans la basilique emblématique de Barcelone où l'assistance prenait des photos avec des téléphones portables.
Dimanche soir, un premier match du championnat de football espagnol dans son fameux Camp Nou, entre le Betis Séville et le FC Barcelone. Une minute de silence est prévue en hommage aux 14 personnes tuées dans les attaques et les joueurs barcelonais porteront un brassard noir en signe de deuil. Dans ces "circonstances extraordinaires et lamentables", l'entraîneur barcelonais Ernesto Valverde a affiché samedi sa "solidarité" vis-à-vis des victimes et de leurs familles, fidèle à la devise du Barça, "més que un club" ("plus qu'un club"), symbole d'un fort engagement politique, culturel et social en Catalogne.
"Nous n'avons pas peur"
Présent à Barcelone, le roi d'Espagne Felipe VI a lui voulu redonner confiance. Il s'est recueilli devant un autel improvisé fait de fleurs et de bougies rouges sur les Ramblas, la fameuse avenue de Barcelone visée par l'attentat. Le monarque a repris l'expression devenue le slogan d'une ville qui refusait samedi soir de perdre sa joie de vivre: "Nous n'avons pas peur". "Et nous n'aurons pas peur à l'avenir", a-t-il déclaré après s'être rendu avec son épouse Letizia au chevet des blessés, dont 12 sont entre la vie et la mort, dans les deux hôpitaux de Barcelone.
Sur cette avenue emblématique, la vie a doucement repris son cours samedi. Une colonne de taxis jaunes a défilé en klaxonnant, avec des pancartes "No tinc por", "je n'ai pas peur" en catalan, et des ballons blancs.
Quatre suspects en garde à vue
Au moins quatre suspects étaient toujours en garde à vue, qui en Espagne, en matière de terrorisme, peut durer jusqu'à cinq jours. La "cellule" mise au jour serait composée des cinq auteurs de l'attaque de Cambrils, qui s'est produite huit heures après celle de Barcelone, tous abattus; d'une personne tuée dans l'explosion accidentelle de gaz dans une maison à Alcanar, à 200 km sud de Barcelone; d'une deuxième, qui pourrait aussi avoir péri; des quatre personnes interrogées et de l'homme encore recherché.
Le gouvernement a décidé samedi de maintenir le niveau d'alerte terroriste à 4, évitant son niveau maximum, 5, synonyme de risque d'attentat imminent, mais renforçant encore les mesures de protection alors que la saison touristique bat son plein.