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Europe

Course à l'échalote sur l'oignon entre la France et les Pays-Bas 

Echalotes semences. (illustration)

Echalotes semences. (illustration) - Jwiki - flickr - CC

La Bretagne attend l'arbitrage de Bruxelles, en espérant que les Pays-Bas seront sanctionnés par l'Europe pour la vente d'oignons en lieu et place d'échalotes.

La querelle dure "depuis vingt ans", s'emporte un producteur d'échalotes breton cité par Le Parisien. Hubert Le Nan, de Plouescat, en sa qualité de président de la Section nationale de l'échalote (SNE), sait de quoi il parle. Depuis la fin des années 90 et selon les producteurs français, les Hollandais vendent à vil prix de "vulgaires" oignons en les faisant passer pour des échalotes. Une forme de concurrence déloyale qui serait en contradiction avec "les réglementations européennes en 2005 et 2009".

Deux espèces insuffisamment différenciées

En France, les véritables échalotes portent l'étiquette "échalote traditionnelle" avec un petit logo reconnaissable. Mais tout ça n'est pas qu'une affaire de labels, les deux bulbes seraient bien les représentants de deux familles différentes: d'une part des échalotes et d'autre part, des oignons qui "ne respecteraient les critères établis par la Cour de justice européenne".

Pour départager les deux prétendants au titre de l'échalote, une étude conjointe est conduite par deux organismes scientifiques des deux pays: le NAKT en Hollande et le Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences (GEVES). Le but était "d'établir une proposition précise de la définition de l'échalote", indique le conseiller technique du SNE interrogé par Le Parisien. Reste que le jugement scientifique que les Bretons espèrent, tarde à venir. Las, il faudrait attendre encore deux ans.

En attendant, la Bretagne responsable des trois quarts de la production française perd des parts de marché, surtout à l'export. Des "6.000 tonnes" envoyées vers les Etats-Unis il y a une dizaine d'années, seules "1.000" tonnes sont encore demandées. Rendez-vous est pris en juin avec l'Office communautaire des variétés végétales", et à une date ultérieure avec la Commission européenne. A ces deux instances de trancher.

D. N.