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Manger son sapin de Noël pour l'écologie? La ville de Gand en Belgique recadrée face au danger

Une vente de sapins de Noël - Image d'illustration

Une vente de sapins de Noël - Image d'illustration - Philippe Desmazes - AFP

L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire a pointé que les arbres vendus pour les fêtes de fin d'année pouvaient être traités et de fait potentiellement toxiques pour l'homme.

Un produit on ne peut plus de saison. Après les fêtes de fin d'année, plutôt que de jeter son sapin de Noël, la ville de Gand, place forte des écologistes en Flandre belge, conseille de manière très sérieuse de consommer le conifère dans un article publié sur le site de la ville.

"En Scandinavie, on le fait depuis longtemps. (...) De cette façon, votre sapin de Noël n’est pas un déchet à 100%. Mieux encore: plantez votre sapin de Noël dans votre jardin après les fêtes", peut-on lire.

Et des exemples de recettes sont également fournis par la municipalité: "arrachez les aiguilles des branches, plongez-les brièvement dans l'eau bouillante, passez-les au tamis et séchez-les sur un chiffon propre. Une fois les aiguilles sèches, vous pouvez les utiliser pour réaliser de délicieux beurre d'aiguilles d'épicéa pour du pain ou des toasts", est-il encore écrit.

Des arbres traités

Cependant, interrogée sur l'initiative, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) n'a guère apprécié l'idée, et rappelle que les sapins vendus dans le commerce sont très probablement traités et de fait potentiellement toxiques.

"Rien ne permet de garantir une consommation sûre des sapins de Noël tant par les humains que par les animaux", avertit cette agence, en raison de la probable utilisation de pesticides pour cultiver ces arbres.

"De plus, il n'est pas non plus (facilement) possible pour le consommateur de savoir si les arbres de Noël ont été traités avec des retardateurs de flamme et le fait de ne pas le savoir peut avoir des conséquences graves, voire fatales", insiste l'Afsca.

Dans plusieurs médias belges dont Het Laatste Nieuws, la porte-parole de l'Afsca, Hélène Bonte, précise également qu'il existe "une différence entre l'utilisation dans les pays du Nord d'aiguilles de pin provenant d'une nature préservée et la réutilisation d'aiguilles provenant des arbres cultivés pour Noël.'"

Manque de recul

Auprès de L'Avenir, l'association wallonne Cuisine sauvage, spécialisée dans la confection de mets à base de plantes sauvages, met également en garde.

"Globalement, les conifères sont plutôt comestibles: sapin, épicéa, mélèze... Mais on manque de littérature sur de nombreux résineux. Il n'y a probablement pas beaucoup d'études qui déterminent la comestibilité du sapin de Nordmann, par exemple", dit Lionel Rawet, son fondateur.

De plus, certaines espèces sont très clairement toxiques pour l'homme. "On ne sait pas où les gens vont se fournir. Certains achètent leur sapin chez un pépiniériste, d'autres vont le chercher en forêt, ou coupent quelques branches", ajoute-t-il.

"En résumé, il existe de nombreuses raisons de ne pas promouvoir ni encourager la réutilisation des sapins de Noël dans la chaîne alimentaire", ajoute l'Afsca.

À la suite de ces critiques, Gand a partiellement modifié sa publication sur son site. La commune a remplacé son titre accrocheur "Mangez votre sapin de Noël" par "les Scandinaves mangent leurs sapins de Noël".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV