Les comportements "toxiques" de la police de Londres exposés, Keir Starmer dénonce des images "choquantes"

La BBC a dévoilé un reportage, ce mercredi 1er octobre, montrant un agent de la police londonnienne faisant notamment preuve de racisme et de misogynie. Le Premier ministre britannique a réclamé une réponse "forte".

Le chef de la police métropolitaine londonienne (Met) a présenté ses excuses ce mercredi 1er octobre pour le comportement "révoltant, criminel" d'agents ayant fait preuve de racisme, de misogynie et d'islamophobie dans un reportage sous couverture de la BBC.

"Le comportement décrit dans cette émission est répréhensible et totalement inacceptable", a condamné le commissaire Mark Rowley dans un communiqué publié avant la diffusion du magazine d'information de la BBC "Panorama".

Neuf policiers et un membre du personnel ont déjà été suspendus, tandis que deux autres ont été retirés du service en première ligne après que la BBC a rendu publiques les allégations contenues dans le reportage, a affirmer Mark Rowley.

Je suis "sincèrement désolé" de cet "héritage toxique", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre ministre britannique Keir Starmer a réclamé de son côté une réponse "forte" de la police de Londres après ces révélations, dénonçant des comportements "choquants".

1.500 licenciements

Le journaliste de la BBC Rory Bibb a passé sept mois, jusqu'en janvier 2025, à travailler en tant qu'agent pénitentiaire civil dans le quartier de détention du commissariat de Charing Cross, dans le centre de Londres.

Au cours de cette période, "des agents ont appelé à tirer sur des immigrants, se sont réjouis du recours à la force et ont négligé des accusations de viol", a indiqué la BBC dans un communiqué.

Plusieurs policiers ont été filmés en caméra cachée alors qu'ils tenaient des propos choquants, affirmant notamment qu'un détenu ayant dépassé la durée de validité de son visa méritait "une balle dans la tête" et que les migrants algériens et somaliens étaient "de la racaille".

La police métropolitaine a été au cœur d'une série de scandales ces dernières années, notamment l'enlèvement, le viol et le meurtre en 2021 de Sarah Everard, responsable marketing, par un officier en service qui a ensuite été condamné à la prison à perpétuité.

Elle s'était engagée à assainir ses rangs et à restaurer la confiance du public après qu'un rapport a révélé que la police était institutionnellement raciste, homophobe et sexiste.

Tout en reconnaissant qu'il y avait eu des "défaillances systémiques, culturelles, managériales et réglementaires", Mark Rowley a assuré que la Met menait "la plus grande opération de lutte contre la corruption de l'histoire de la police britannique".

L'équipe chargée des gardes à vue du commissariat de Charing Cross a été dissoute, et Mark Rowley a révélé que "près de 1.500 agents et membres du personnel qui ne répondaient pas à nos normes" avaient été licenciés parmi les 40.000 membres de la Met au cours des trois dernières années.

A. La. avec AFP