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Royaume-Uni

Le gouvernement britannique s'excuse pour la mort de 200 bébés en 20 ans dans une maternité

Photo d'illustration d'un nourrisson à la maternité

Photo d'illustration d'un nourrisson à la maternité - Fred dufour-AFP

Un rapport publié ce mercredi révèle que des mauvais traitements sont à l'origine de la mort de 200 nouveaux-nés dans une maternité du nord-ouest du pays.

Le gouvernement britannique a présenté ses excuses ce mercredi après la publication d'un rapport révélant que la mort de 200 bébés dans un hôpital du nord-ouest de l'Angleterre aurait pu être évitée avec des soins adéquats, et sans obstination à éviter les césariennes.

"À toutes les familles qui ont gravement souffert, je suis désolé", a affirmé devant les députés le ministre britannique de la Santé Sajid Javid.

Le rapport, qui met en lumière l'ampleur de ce scandale s'étalant sur deux décennies, "montre clairement que vous avez été bafoués par un service qui était là pour vous aider, vous et vos proches, à donner la vie", a-t-il ajouté.

Commandé en 2017 et publié ce mercredi matin, le rapport s'est intéressé à 1592 incidents rapportés à l'hôpital de Shrewsbury, impliquant 1486 familles pour la plupart entre 2000 et 2019.

Neuf mères mortes après des mauvais traitements

Cinq ans plus tard, l'enquête tire des conclusions alarmantes, affirmant que 201 bébés auraient pu vivre si l'hôpital leur avait fourni de meilleurs soins. Neuf mères ont également perdu la vie en raison de mauvais traitements tandis que d'autres ont été forcées d'accoucher de manière naturelle alors qu'elles auraient dû se voir proposer une césarienne.

L'hôpital "n'est pas parvenu à enquêter (sur les incidents), à apprendre (de ses erreurs), à s'améliorer", a affirmé mardi lors d'une conférence de presse Donna Ockenden, qui a dirigé l'enquête.

Le rapport de 250 pages relève notamment des cas de nouveaux-nés avec des fractures au crâne, des os cassés et des problèmes cérébraux après avoir manqué d'oxygène au moment de la naissance. Des manquements "significatifs ou majeurs" ont par ailleurs été observés dans un quart des 498 cas de bébés morts nés étudiés. Dans 40% des cas, aucune enquête interne à l'hôpital n'a été réalisée.

Selon le rapport, la maternité poussait aux accouchement naturels pour garder son taux de césariennes le plus bas possible, n'y recourant qu'en de trop rares occasions.

E.F. avec AFP