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Royaume-Uni

Boris Johnson recadré après une gaffe sur l'Arabie saoudite

Boris Johnson, le 2 décembre 2016.

Boris Johnson, le 2 décembre 2016. - Ben Stansall - AFP

Le ministre des Affaires étrangères britannique, habitué des gaffes, s'est fait recadrer par Downing Street après avoir dénoncé les "guerres par procuration" menées par Ryad, un allié de Londres.

Une énième gaffe diplomatique au tableau de Boris Johnson. La chef du gouvernement britannique, Theresa May, a recadré son ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, ce jeudi, après que celui-ci a dénoncé sur un ton peu diplomatique les "guerres par procuration" menées par l'Arabie saoudite, allié de Londres. Un pays dans lequel Boris Johnson doit se rendre ce dimanche. 

Ces propos reflètent "la position personnelle du ministre des Affaires étrangères. Ce n'est pas la position du gouvernement", a déclaré le porte-parole de Theresa May, lors d'un point presse régulier.

Des propos enregistrés

Dans des propos enregistrés lors d'une conférence organisée la semaine dernière à Rome sur le thème du dialogue méditerranéen, et diffusés sur le site internet du quotidien The Guardian, Boris Johnson s'en prend à l'Arabie Saoudite et à l'Iran.

"Il y a des responsables politiques qui détournent et abusent de la religion et des différentes branches de la même religion dans le but de poursuivre leurs objectifs politiques", déclare-t-il. "La tragédie pour moi (...) c'est qu'il n'y a pas assez de leadership fort", "pas assez de responsables d'envergure" prêts à "aller au delà de leur (groupe) sunnite ou chiite", ajoute-t-il.

"C'est pourquoi vous avez les Saoudiens, l'Iran, tout le monde, qui s'installent, jouent les marionnettistes et mènent des guerres par procuration", dit encore Boris Johnson. 

Bourdes diplomatiques en série

Interrogé également sur ces propos, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères s'est attaché à minimiser leur portée. "Nous sommes alliés avec l'Arabie saoudite et la soutenons dans ses efforts pour sécuriser ses frontières", a-t-il dit. "Prétendre le contraire serait faux et constituerait une mauvaise interprétation des faits".

La nomination de Boris Johnson aux Affaires étrangères avait suscité la surprise en juillet dernier, le caractère imprévisible de l'ancien maire conservateur de Londres semblant aux yeux de certains commentateurs peu compatible avec les exigences de la diplomatie internationale.

Boris Johnson a en effet accumulé les gaffes et boutades plus ou moins appréciées au fil des ans, allant jusqu'à décrire Hillary Clinton comme une femme au "regard bleu acier comme une infirmière sadique".

A.S. avec AFP