Le leader de Pegida annonce sa démission

Lutz Bachmann, fondateur du mouvement Pegida, le 12 janvier 2015 à Dresde. - Robert Michael - AFP
La photo de trop? Le leader du mouvement allemand anti-Islam Pegida annonce sa démission mercredi, après la publication dans la presse allemande d'une photo où il apparaît grimé en Adolf Hitler. "Oui, je quitte la direction", confie-t-il au quotidien Bild. Une information confirmée par la porte-parole de Pegida, Kathrin Oertel.
Mèche plaquée sur le côté et petite moustache, la photo de Lutz Bachmann apparaît notamment en une du Dresdner Morgenpost, un quotidien de Dresde, où le mouvement Pegida est né. La photo a été authentifiée par Kathrin Oertle, qui a confié à Bild qu'il s'agissait d'une "blague".
Selon le Dresdner Morgenpost, la photo aurait été prise bien avant la médiatisation de Lutz Bachmann et de son mouvement, et aurait été postée récemment sur son compte Facebook. L'intéressé l'aurait faite chez le coiffeur. En légende de la photo: "il est de retour", en référence au roman satirique allemand du même nom, mettant en scène le retour du dictateur en 2011.
Le parquet de Dresde se penche sur ces accusations
A Bild, Lutz Bachmann explique que cette photo aurait été prise chez le coiffeur au moment de la parution de la version audio du roman. "Parfois, on peut aussi se moquer un peu de soi-même", argumente-t-il. Le problème, c'est que d'autres éléments gênants sont publiés par le Dresdner Morgenpost. Sur son profil Facebook, Lutz Bachmann aurait traité les demandeurs d'asiles bénéficiant d'aides sociales de "salauds" et demandé des renforts de sécurité "pour protéger les gens de ces bêtes".
L'intéressé, invité par Bild à s'expliquer, a uniquement indiqué qu'il ne "commenterait plus les affaires privées". Selon le Dresdner Morgenpost, le contenu polémique son compte Facebook a depuis été entièrement supprimé. Le parquet de Dresde a annoncé vérifier la véracité des propos rapportés à Lutz Bachmann. "Si ces accusations étaient confirmées, elles seraient constitutives d'une infraction, et seraient qualifiées d'incitation à la haine raciale", a confirmé le porte-parole. Le parquet ouvrirait alors une information judiciaire.
Dimanche soir, sur la chaîne de télévision publique allemande Ard, Kathrin Oertel a souligné "avec fermeté" que Pegida n'était pas un mouvement xénophobe. Le mouvement appelle à une nouvelle manifestation lundi soir à Leipzig. Quelque 60.000 personnes sont attendues. Une vingtaine d'associations ont appelé à une contre-manifestation. Lundi dernier, le rassemblement prévu à Dresde avait dû être annulé, en raison d'un "risque terroriste" à l'encontre des sympathisants du mouvement.