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"Ils savent en quoi consiste leur travail": l'armée allemande prête à tuer des soldats russes en cas d'attaque contre l'Otan

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Boris Pistorius, ministre fédéral allemand de la Défense, a assuré auprès du Financial Times ce lundi 14 juillet qu'en cas d'attaque sur un pays membre de l'Otan, les troupes de la Bundeswehr étaient prêtes à tuer les soldats russes.

L'Allemagne montre les dents face à la Russie. Alors que les tensions restent fortes depuis trois ans aux frontières est de l'Alliance atlantique, le ministre allemand de la Défense a assuré, ce lundi 14 juillet auprès du Financial Times, que ses troupes étaient prêtes à tuer des soldats russes en cas d'attaque sur un pays membre de l'Otan.

"Si la dissuasion ne fonctionne pas et que la Russie attaque, cela se produira-t-il? Oui", a assuré Boris Pistorius.

Autre fait d'arme outre-Rhin, le 22 mai dernier, l'armée allemande a inauguré le déploiement d'une brigade de 5.000 hommes en Lithuanie, pays limitrophe de la Russie. "Je vous recommande de vous rendre à Vilnius et de parler aux représentants de la brigade allemande sur place. Ils savent exactement en quoi consiste leur travail", a lancé le ministre.

Une déclaration, qui détonne avec la culture de retenue traditionnellement occupée par l'Allemagne et la Bundeswehr sur les questions militaires, notamment depuis la Seconde Guerre mondiale.

"Nous devons y apporter notre contribution"

Le ministre fédéral a "toujours été convaincu que si l'on veut parler de paix et de détente sur un pied d'égalité, on ne peut le faire qu'à partir d'une position de force, à hauteur d'yeux", confie-t-il au journal britannique.

"Nous voulons vivre en paix avec vous, mais ne pensez pas que nous sommes faibles ou que nous ne nous défendrons pas. C'est encore vrai aujourd'hui", poursuit Boris Pistorius.

"Les Britanniques, les Américains et les Français étaient en Allemagne pour protéger notre flanc oriental", a-t-il déclaré en faisant référence à la présence de soldats étrangers lorsque l'Allemagne était encore coupée en deux par le rideau de fer. "Aujourd'hui, la Lituanie, les États baltes et la Pologne constituent le flanc oriental et nous devons y apporter notre contribution", poursuit le ministre allemand de la Défense.

Le 15 juin dernier, l'Allemagne a célébré un "Jour des vétérans" alors que le pays veut se doter de "l'armée la plus puissante d'Europe". La population, auparavant pacifiste, célèbre ouvertement ses militaires pour la première fois depuis 80 ans.

Un tournant historique, qui ne passe pas sans accroc en Allemagne alors que l'aile pacifiste du SPD, dont un ancien président du parti, ont publié un "manifeste" fustigeant une "rhétorique militaire alarmiste" du gouvernement et préconisant le dialogue avec la Russie.

Alixan Lavorel