Allemagne: une ministre de Merkel accusée de plagiat

Ursula von der Leyen, ministre allemande de la Défense, est soupçonnée de plagiat dans sa thèse de médecine. Elle réfute ces accusations, et demande à une commission indépendante de trancher.

Après Karl-Theodor zu Guttenberg et Annette Schavan, Ursula von der Leyen sera-t-elle la troisième ministre allemande victime de la "chasse au plagiat"? La ministre de la Défense, proche d'Angela Merkel, est accusée de plagiat dans sa thèse de médecine. Des accusations portées sur la plateforme Vroniplag Wiki, qui traque et recense les cas de plagiat universitaire.

Mais Ursula von der Leyen "ne rejette pas seulement ces accusations, elle a (...) demandé à l'école de médecine de Hanovre", où elle a obtenu son doctorat au début des années 90, "de le faire examiner par une commission indépendante et compétente", a réagi un porte-parole de la ministre, cité par le Spiegel.

Le titre de docteur, "comme un titre de noblesse"

Selon les accusations de Vroniplag, "des éléments de plagiat ont été trouvé sur 27 de 62 pages" de la thèse d'Ursula von der Leyen examinées jusque là, soit "une proportion de 43,5%". Selon Gerhard Dannemann, professeur de Droit à l'Université Humboldt de Berlin et membre de la plateforme, cité par le Spiegel, "37 passages" contreviennent aux règles académiques, comme la reprise de phrases de textes étrangers sans que l'auteur mentionne qu'il s'agit de citations. "La fréquence et la facilité avec laquelle ces erreurs auraient pu être évitées évoque un travail grossièrement bâclé", a-t-il dit à la Süddeutsche Zeitung.

Si l'accusation de plagiat est avérée, elle pourrait faire très mal à la ministre. Avant elle, deux autres membres du gouvernement ont dû quitter leur poste, en 2011 et 2013, également accusés de plagiat dans leurs thèses. Le titre de docteur leur avait ensuite été retiré.

Or en Allemagne, le titre de docteur, "c'est comme un titre de noblesse", expliquait Henrik Uterwedde, directeur adjoint de l'institut franco-allemand, à BFMTV.com après la démission de la ministre de l'Education, Annette Schavan, en février 2013. "Ce titre accorde une réputation, une reconnaissance de la part de la société. Il montre aussi le respect qu'on porte à la science". Désormais, Ursula von der Leyen n'a plus qu'à espérer être disculpée par l'école de médecine d'Hanovre.

A. K.