Allemagne: le ministre de l'Intérieur rejette tout "soupçon généralisé" contre les réfugiés

Le ministre de l'Intérieur allemand (premier plan) Thomas de Maizière et Joachim Herrmann à la sortie du centre commercial Olympia-Einkaufszentrum de Munich le 23 juillet 2016. - Christof Stache - AFP
Le ministre allemand de l'Intérieur a rejeté, lundi 25 juillet, tout "soupçon généralisé" à l'encontre des réfugiés après les attaques perpétrées ces derniers jours, notamment par des demandeurs d'asile.
"Nous ne devons pas porter de soupçon généralisé contre les réfugiés, même s'il y a des procédures qui sont engagées dans des cas isolés" contre eux, a déclaré Thomas de Maizière au groupe de presse Funke à la lumière des récentes tragédies.
Le syrien qui s'est fait exploser dimanche 24 juillet près d'un festival de musique à Ansbach était notamment un demandeur d'asile dont la demande a été rejetée un an auparavant et qui était sur le point d'être expulsé en Bulgarie. Le 18 juillet, un autre demandeur d'asile se présentant comme afghan avait blessé plusieurs passagers à la hâche à Wurtzbourg et un troisième demandeur d'asile syrien a tué une femme enceinte à la machette lors d'une crise de rage passionnelle ce même 24 juillet.
Un risque criminel pas proportionnellement "plus grand que dans le reste de la population"
Thomas de Maizière a tenu à rappeler que 59 procédures pour soupçon d'appartenance à des organisations terroristes étaient actuellement en cours concernant des réfugiés en Allemagne, "et cela par rapport à plusieurs centaines de milliers de gens nouvellement arrivés".
La porte-parole ajointe du gouvernement allemande Ulrike Demmer a indiqué que:
le risque criminel représenté par les réfugiés dans le pays n'était proportionnellement "pas plus grand que dans le reste de la population".
Le ministre de l'Intérieur a toutefois plaidé pour des vérifications des services de sécurité renforcées avant l'entrée des migrants dans le pays et il a souligné les efforts de Berlin pour ramener le nombre des migrants qui arrivent en Allemagne "à un niveau bas et soutenable".
Un nombre record d'un million y étaient arrivés l'an dernier, fuyant notamment la guerre en Syrie.