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Allemagne

Agressions sexuelles à Cologne: "J’ai vu un homme mettre sa tête dans le décolleté de ma fille"

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Près de deux semaines après les agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne, des victimes de la "nuit de la honte" témoignent. Le père d’une jeune femme est encore chamboulé par ce qui s’est passé.

Cette première nuit en 2016, ils ne l’oublieront jamais. Selina, Klaus et sa fille ont fêté le réveillon de la Saint-Sylvestre à Cologne en Allemagne. Mais peu après minuit, ce qui devait être une entrée festive dans la nouvelle année tourne au cauchemar. Alors que Selina vient de rater son train, des hommes se dirigent vers elle et d’autres femmes devant la gare. "Ils ont commencé à nous toucher les fesses", se rappelle-t-elle.

"Certains nous interpellaient. Et quand tu répondais que tu ne voulais pas leur parler, tu étais 'la salope, la pute'. Tu te faisais insulter."

Harcelée pendant près d’une heure, la jeune femme témoigne de trois à sept attouchements. "C’est difficile à dire parce que ça s’est passé à la volée, pendant que je marchais." La jeune femme sera finalement mise à l’abri par un agent ferroviaire.

"J’ai sursauté en l’entendant crier"

A quelques mètres de là, Klaus et sa fille de 18 ans sont sortis de leur brasserie pour admirer les feux d’artifice. "Elle était debout juste à côté de moi et j’ai sursauté en l’entendant crier", se remémore ce père de famille. En tournant la tête, "j’ai vu un homme de type moyen-oriental mettre sa tête dans son décolleté."

"Il la soulevait en la serrant si fort qu’elle avait du mal à respirer. Elle a crié, je me suis retourné et j’ai plaqué l’homme au sol", raconte Klaus.

Mais les cris se poursuivent. Un autre homme s’en prend à la jeune femme en lui pinçant les tétons.

"J’en repoussais un et le suivant arrivait"

Tant bien que mal, le père et sa fille parviennent à s’enfuir. Après s’être frayé un passage au milieu d’une foule incontrôlable, ils réussissent finalement à rejoindre le quai de la gare.

"J’ai essayé de la protéger encore plus en mettant mon bras en évidence sur son épaule. Ça me semblait clair. Mais visiblement, ça ne l’était pas pour ces gens. Il y avait encore des étrangers qui essayaient de la tripoter. J’en repoussais un et le suivant arrivait… C’était un chemin de croix pour réussir à la protéger", se souvient Klaus.

Au total, plus de 500 plaintes ont été déposées cette nuit-là à Cologne, dont 40% pour des agressions similaires.

>> Retrouvez le reportage complet de "Grand Angle" ce mercredi à 22h45 et 23h45.

P. P. avec Quentin Baulier, Nicolas Robida et Sophie Herbé