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Egypte : Mohamed Morsi arrêté et détenu par l'armée

Le président  égyptien M. Morsi arrêté et détenu par l'armée

Le président égyptien M. Morsi arrêté et détenu par l'armée - -

Le président égyptien Mohamed Morsi, démis de ses fonctions par l'armée, a été arrêté par les autorités militaires et emmené au ministère de la Défense dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé un porte-parole des Frères musulmans.

La nouvelle a suscité des scènes place Tahrir, au Caire: l'armée égyptienne a écarté le président Mohamed Morsi. C'est le chef d'état-major des armées Abdel Fattah Al-Sissi qui l'a annoncé hier, un an après l'investiture du président, issu des Frères Musulmans. Il sera remplacé par le chef de la Cour constitutionnelle, Adly Mansour. Au moment de l'annonce de sa destitution, il se trouvait dans une caserne de la Garde républicaine autour duquel l'armée avait déployé mercredi en fin de journée un cordon de sécurité.

Arrestations et assignation à résidence

Gehad El-Haddad, porte-parole de la confrérie islamiste, a déclaré qu'il avait ensuite été conduit au ministère de la Défense. Ses conseillers ont été pour leur part assignés à résidence dans la caserne de la Garde républicaine. D'autres responsables politiques du mouvement, dont Saad el Katatni, le chef du Parti liberté et justice (PLJ), émanation politique des Frères musulmans, ont été arrêtés. Des mandats d'arrêt ont par ailleurs été lancés contre 300 membres de la confrérie, affirme le quotidien Al-Ahram. Selon l'agence officielle de presse Mena, ils sont accusés d'incitation à la violence et de troubles à la sécurité et à la paix générales.

La constitution suspendue

Les autorités militaires ont également fait fermer trois chaînes de télévision favorables à Morsi, dont Egypt25, la chaîne des Frères musulmans. Selon l'agence Mena, les directeurs d'Egypt25 ont été arrêtés peu après l'annonce de la destitution de Morsi. Les forces de sécurité ont également fait irruption au siège de l'antenne égyptienne d'Al Djazira, dont cinq journalistes ont été emmenés. Quatre d'entre eux ont été libérés par la suite. Après plusieurs semaines de révolte, l'armée égyptienne a aussi suspendu la Constitution et a annoncé l'organisation de nouvelles élections, après une brève période de transition confiée à un gouvernement de technocrates.

Obama préoccupé

De son côté, le président égyptien Mohamed Morsi a appelé sur Twitter les Égyptiens à résister "pacifiquement" au "coup d'Etat complet" de l'armée. Barack Obama s'est dit "profondément préoccupé" par l'éviction du président Morsi et a appelé à "un retour rapide à un gouvernement civil". L'ultimatum de l'armée égyptienne menaçant d'imposer sa propre "feuille de route" au président islamiste Mohamed Morsi s'il ignorait les "revendications du peuple" est arrivé à expiration hier à 16h30. Rapidement, l'armée a pris le contrôle de la télévision d'Etat et a déployé des troupes et des blindés dans les rues et sur les ponts du Caire. L'armée avait donné lundi 48 heures au chef d'Etat islamiste pour "satisfaire les revendications du peuple".

Quand Morsi appelait à une coalition

Un peu plus tôt dans la journée, Mohamed Morsi avait appelé sur sa page Facebook officielle à "former un gouvernement de coalition et de consensus afin d'organiser des législatives à venir". Mohamed Morsi avait déjà catégoriquement refusé mardi soir de quitter le pouvoir, mettant en avant la "légitimité" de son élection démocratique, il y a un an. Il avait rejeté l'ultimatum de l'armée, affirmant qu'il ne se plierait à aucun "diktat".

Tugdual de Dieuleveult avec AFP