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Ebola: un premier vaccin prometteur selon des essais préliminaires

Un docteur teste les échantillons du vaccin contre Ebola dans un hôpital de Lausanne en Suisse début novembre

Un docteur teste les échantillons du vaccin contre Ebola dans un hôpital de Lausanne en Suisse début novembre - Richard Juilliart - AFP

L'Institut des allergies et des maladies infectieuses explique envisager de mener ces essais cliniques dits "de phase 2 et 3" en Afrique de l'Ouest en 2015, précisant avoir à ce sujet des discussions avancées avec les responsables du Liberia, pays principalement touché par l'épidémie.

Un motif d'espoir dans la lutte contre Ebola. Le premier vaccin expérimental contre le virus à faire l'objet d'un essai clinique aux Etats-Unis a été bien toléré et a déclenché une bonne réponse immunitaire montrent les premiers résultats prometteurs publiés mercredi.

"L'étendue sans précédent de l'épidémie actuelle d'Ebola en Afrique de l'Ouest a conduit à une intensification des efforts pour mettre au point des vaccins sûrs et efficaces qui pourraient permettre d'arrêter cette flambée et jouer un rôle clé pour prévenir de futures grandes épidémies", souligne le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Celui-ci n'a toutefois pas précisé quand ce vaccin pourrait être prêt à être distribué.

Les phases 2 et 3 dès 2015?

Le NIAID explique envisager de mener ces essais cliniques dits "de phase 2 et 3" en Afrique de l'Ouest en 2015, précisant avoir à ce sujet des discussions avancées avec les responsables du Liberia et d'autres pays.

La préparation de ces essais cliniques dépend encore de données supplémentaires provenant des essais en cours. De ce fait, "ces prochaines études cliniques ne seront pas annoncées avant le début 2015", indique le NIAID.

20 volontaires de 18 à 50 ans

Ce vaccin, appelé ChAd3, co-développé par le NIAID et le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), a été testé avec 20 volontaires en bonne santé âgés de 18 à 50 ans dans la clinique des Instituts nationaux de la santé (NIH), dont fait partie le NIAID. Ces premiers résultats sont publiés en ligne dans la revue médicale New England Journal of Medicine.

Le vaccin contient des éléments génétiques provenant de deux souches du virus Ebola (Soudan et Zaïre) qui sont acheminés par un adénovirus responsable du rhume chez les chimpanzés, un agent inoffensif pour l'homme. Les 20 volontaires ont produit des anticorps dans les quatre semaines après avoir été vaccinés, les niveaux étant plus élevés chez ceux ayant reçu la plus forte dose vaccinale.

Ces chercheurs soulignent surtout que le vaccin a induit une réponse des lymphocyte T, dont des cellules T CD8 qui semblent avoir joué un rôle clé dans la protection immunitaire contre Ebola chez les primates. Le vaccin a en effet été initialement testé avec un grand succès sur des singe et n'a pas provoqué d'effets secondaires graves. Seuls deux participants parmi ceux ayant reçu la plus forte dose ont eu brièvement de la fièvre.

Deux autres vaccins en cours d'analyse

Outre ce vaccin ChAd3, un vaccin développé par l'agence de santé publique du Canada (rVSV), dont la licence de commercialisation est détenue par la société américaine NewLink Genetics, fait aussi l'objet d'un essai clinique de phase 1 par le NIAID, dont les résultats sont attendus d'ici la fin décembre. Un essai du même type est prévu à Genève et au Canada.

Par ailleurs, la firme américaine Johnson & Johnson a annoncé le mois dernier qu'elle dégageait jusqu'à 200 millions de dollars pour accélérer la production d'un vaccin en développement par sa filiale Janssen. Janssen prévoit de produire plus d'un million de doses en 2015, dont 250.000 attendues d'ici à mai pour des essais cliniques.

L'épidémie d'Ebola a fait au moins 5.689 morts, sur 15.935 cas recensés, dont environ la moitié au Liberia, selon le dernier bilan de l'OMS.

S.A. avec AFP